Ce programme s’est articulé autour des trois axes majeurs : la construction d’un État de droit, la consolidation de la paix et la cohésion sociale par la mise en place des institutions républicaines et la reforme de l’armée, de la police et des services de sécurité ; la stabilisation du cadre macroéconomique par la mise en œuvre des réformes structurelles de l’économie, des finances publiques et de la gouvernance économique ; et la construction des infrastructures socio-économiques de base dans le cadre du programme des 5 chantiers.
À l’évaluation de ce programme, la paix a été restaurée sur le territoire national. Le cadre macroéconomique s’est durablement stabilisé, reflété par une inflation à un chiffre et un taux de change stable. L’environnement économique s’est fortement amélioré, reflété par un flux relativement important des investissements directs étrangers et la restauration de la confiance du secteur privé à l’égard du gouvernement. Une croissance économique positive s’est maintenue avec une moyenne annuelle de 5 %, plusieurs infrastructures ont été réhabilitées et/ou construites dans le cadre du programme de 5 Chantiers ; l’offre intérieure des produits locaux de base s’est progressivement accrue, suite à l’amélioration de l’état des routes d’intérêt national et local… Quant à l’accès à l’eau et à l’électricité, bien que les taux actuels de desserte restent en deçà des attentes, de nombreux travaux de renforcement des capacités de la REGIDESO et de la SNEL sont en exécution pour améliorer sensiblement la desserte.
Ces performances ont contribué à l’amélioration de la crédibilité et de l’image de la RDC vis-à-vis des partenaires bi et multilatéraux. Elles ont conduit à la réduction de 90 % du stock de la dette extérieure. Cependant, cette croissance n’a pas été accompagnée d’une hausse suffisante de l’emploi productif. Bien plus, la redistribution, fruit de cette croissance n’a pas permis de faire face aux problèmes de pauvreté et d’insécurité alimentaire. Les Congolais continuent de consommer en grande partie ce qu’ils ne produisent pas eux-mêmes. De même, plusieurs infrastructures de base ont été réalisées permettant ainsi de relier différents espaces physiques et de créer les conditions nécessaires à l’accroissement de la production et des échanges. En dépit des effets de crises alimentaire, énergétique et de la dette souveraine des pays développés qui ont impacté fortement l’économie congolaise, le cadre macroéconomique est demeuré stable et solide jusqu’en 2015.
Exploitation minière
La production minière joue un rôle important de la gestion économique de la RDC. Le sous-sol de la RDC compte parmi les plus riches au monde au regard de la géologie et de la minéralogie. La RDC possède des gisements contenant une cinquantaine de minerais recensés, mais seulement une douzaine de ces minerais sont exploités : le cuivre, le cobalt, l’argent, l’uranium, le plomb, le zinc, le cadmium, le diamant, l’or, l’étain, le tungstène, le manganèse… Les réserves sont très importantes : 10 % des réserves mondiales de cuivre et 50 % des plus importantes réserves de cobalt. La RDC est le 4è producteur mondial de diamants, soit un quart des réserves mondiales). Elle possède également les trois quarts des réserves mondiales de coltan, un composant essentiel pour les circuits des téléphones et des ordinateurs portables. La RDC est aussi un producteur de pétrole sur la côte de l’océan Atlantique et dans le lac Albert.
En septembre 2007, un accord de crédit portant sur environ 9 milliards de dollars a été conclu avec la Chine sous la dénomination de « Contrats chinois ». L’objectif a été de donner un coup de fouet à l’exploitation des ressources minières (cuivre, cobalt et or) en contrepartie de la construction des infrastructures à travers le pays (routes, fibre optique, hôpitaux, écoles, logements sociaux…). La société mixte, la Sino-congolaise des mines (SICOMINES) dont la RDC détient 32 % des parts, était chargée de l’exécution de ces contrats. Les chantiers ont été confiés à la China Railway Engineering Corporation (CREC) et à la Sinohydro Corporation. Le FMI a sévèrement critiqué l’engagement chinois, y voyant officiellement un alourdissement de la dette publique. Les pays occidentaux comme la France et la Belgique ont mal pris la présence de la Chine, à travers les « Cinq chantiers », craignant que les matières premières ne changent de mains.
Le président du FMI de l’époque, Dominique Strauss-Kahn, se déplaça en mai 2009 à Kinshasa. Et les Chinois ont fait des concessions.