C’EST du concret, vite et maintenant. Le consortium de 29 entreprises A&M International Development and Investment SRL est dans l’attente de la signature d’un contrat formel avec la République démocratique du Congo pour mettre à exécution des projets de développement. À l’issue de plusieurs réunions techniques, entre février et mai 2020, à l’Agence nationale de promotion des investissements (ANAPI) et au cabinet de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre, Serge Kasanda Lusamba, homme d’affaires congolais et représentant de ce consortium en RDC, a présenté en mai dernier des « propositions et amendements » au projet de contrat, lesquels sont contenus dans une correspondance adressée au 1ER Ministre, avec copies réservées à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le président de la République, et au CEO de la société A&M International Development and Investment SRL dont le siège se trouve à Bucarest en Roumanie.
Portefeuille des projets
Au mois de février dernier, sur instruction du chef de l’exécutif, lui-même, l’ANAPI avait conduit les discussions techniques entre les experts du gouvernement et ceux d’A&M International Development and Investment SRL. Et à l’issue de ces pourparlers, un projet de contrat entre la RDC et le consortium a été produit et soumis au 1ER Ministre. Sylvestre Ilunga dont les proches disent qu’il s’attache à des points de détail, a alors mis en place une commission ad hoc placée sous le contrôle de son directeur de cabinet.
En mai dernier, a eu lieu à la primature une réunion dite « d’éclaircissement ». Y ont participé le directeur de cabinet adjoint du 1ER Ministre chargé des infrastructures et du développement ; le conseiller principal chargé des questions politiques, administratives et juridiques ; le conseiller chargé des infrastructures et du transport ainsi que le conseiller chargé du portefeuille et de la gouvernance économique. En face d’eux, Serge Kasanda, représentant les intérêts d’A&M International Development and Investment SRL, entouré de ses deux assistants financier et juridique. Au cours des discussions, il a été question de se pencher sur le projet de contrat entre le gouvernement et la société A&M International Development and Investment SRL, mais aussi sur les préoccupations du cabinet du 1ER Ministre, avant de passer à la signature du protocole d’accord.
Dans le projet de contrat avec le gouvernement, A&M International Development and Investment SRL a sérié 12 projets d’investissements, sélectionnés sur le portefeuille des projets déjà « bookés » par l’ANAPI à l’attention des investisseurs potentiels, pour un financement global de près de 35 milliards de dollars (précisément, 34 457 944 478 USD), à travers le modèle de partenariat public-privé (projets agricoles) et le modèle EPC (projets d’infrastructures).
Selon les experts du consortium, la maturité du contrat est estimée à 15 ans, pour un taux d’intérêt de 2,5 % à 3 % l’an. Et concernant le montant total à investir pour chaque projet retenu, A&M International Development and Investment SRL propose les concessions minières (diamant, or, cuivre, cobalt, manganèse, etc.) comme garantie d’investissement. D’après eux, la promotion de l’entrepreneuriat local est un objectif à atteindre dans le strict respect de la loi sur la sous-traitance dans le secteur privé. Enfin, A&M International Development and Investment SRL s’est engagée à créer une filiale en RDC dès la signature du contrat avec le gouvernement.
Pour l’instant, les dirigeants d’A&M International Development and Investment SRL sont sereins et prennent leur mal en patience, dans l’espoir que la signature de ce contrat interviendra rapidement. En rappel, A&M International Development and Investment SRL est une société régulièrement enregistrée en RDC. Elle a déjà des protocoles d’accord avec le ministère des Infrastructures et des Travaux publics, ainsi qu’avec celui de l’Agriculture.
Par ailleurs, A&M International Development and Investment SRL détient un contrat de financement, exécution et exploitation des ressources naturelles pour la réalisation effective des projets prioritaires à impact visible dans la province de la Tshopo.
Le projet ferroviaire
Parmi les 12 projets sélectionnés par A&M International Development and Investment SRL dans le portefeuille des projets de l’ANAPI, figure le projet ferroviaire (fret/passager) Ilebo-Kinshasa Railway. Un vent favorable a fait atterrir dans nos rédactions une copie de l’original de ce projet préparé en juin dernier pour A&M International Development & Investment SRL par AECOM Africa (Pty) Ltd, en Afrique du Sud.
AECOM fournit des services d’ingénierie complets de la conception à la réalisation, voire au-delà. « À mesure que les populations et les économies augmentent, les demandes de moyens de transport sûrs, rapides et rentables augmentent également », écrit AECOM dans ce document. Elle estime qu’il faut « faire évoluer l’économie de la RDC en encourageant le commerce et les transports ».
Et de souligner : « Une fois terminé, le projet Ilebo-Kinshasa de transport ferroviaire de marchandises et de passagers aiderait à répondre aux besoins de transport des entreprises et des personnes dans la zone du projet. Il améliorera l’accès des mines et autres entreprises aux ports maritimes. La vie des habitants sera positivement impactée en réduisant les temps de déplacement et de transit tout en soutenant l’éducation et la prestation de services de santé. »
Le projet ferroviaire porté par A&M International Development & Investment SRL vise à « fournir l’ingénierie, l’approvisionnement, la construction et le financement (EPCF) pour le fret et les voyageurs. Dans cette optique, AECOM se positionne déjà, comme le montre sa manifestation d’intérêt à entreprendre les services pour réaliser le projet.
Solide expérience
Pourquoi A&M International Development & Investment SRL a fait confiance à AECOM ? « C’est parce qu’elle possède une vaste expérience dans la planification, la conception et la gestion de la construction de chemins de fer et de ponts », nous confie-t-on. « D’ailleurs ENR a classé AECOM comme le n °1 dans le transport (2020), pour avoir prouvé sa capacité à mener à bien des projets d’infrastructure de transport en Afrique et dans le monde ». Comme la liaison ferroviaire rapide Gautrain en Afrique du Sud, l’étude de faisabilité du chemin de fer Simandou Iron Ore en Guinée, le terminal intermodal de Tambo Springs en Afrique du Sud, l’installation intermodale de la station Germiston en Afrique du Sud, le port intérieur de Boankra et le projet de la ligne de chemin de fer de l’Est au Ghana, Al Haramain High Projet de gares ferroviaires à grande vitesse en Arabie saoudite, Tren Urbano…
Mais aussi l’entretien du projet Goonyella à Porto Rico, projet ferroviaire d’extension d’Abbot Point en Australie, modernisation du réseau ferroviaire croate, Etihad Rail Stage 1 aux EAU, Daventry International Rail Freight Terminal au Royaume-Uni, High Speed Two – HS2 au Royaume-Uni…
« Du transport, de l’eau et de l’énergie aux bâtiments, AECOM fournit des services professionnels sur les marchés critiques tout au long du cycle de vie du projet dans le monde entier ». En RDC, AECOM a réalisé l’étude de faisabilité de Glencore sur les diverses options d’itinéraires de transport routier alternatifs de Kolwezi (RDC) à Solwezi (Zambie) ; l’examen de la conception de la réhabilitation ferroviaire et supervision du projet de l’Aéroport international de Kinshasa.
On lui a aussi confié le suivi des impacts environnementaux et sociaux de Pro-Routes (programme financé par la Banque mondiale), du barrage de Grand Inga et des bureaux de la Citibank à Kinshasa.