APRÈS AVOIR atteint leur niveau le plus haut de l’année, le 8 juin à 3,30 dollars la livre, les cours du cuivre n’ont cessé de dégringoler. Depuis début juin, les prix du métal ont chuté de plus de 18 %. À la date du 17 juillet, la livre de cuivre perdait 0,24 % pour arriver à 2 758 dollars. Le 19 juillet, la matière première cédait 2,4 % pour s’établir à 2 694 dollars, un plus bas depuis janvier.
Le ralentissement de la croissance de la Chine, pays qui utilise le plus de cuivre sur la planète, nourrit les craintes sur les marchés. Selon les chiffres officiels, la croissance du PIB chinois a été de 6,7 % au deuxième trimestre, contre 6,8 % au premier trimestre. Par ailleurs, les doutes des investisseurs sont exacerbés par la guerre commerciale lancée par les États-Unis, qui pourrait freiner davantage les importations de cuivre de Pékin.
D’autres métaux affectés
Le cuivre n’est pas la seule matière première touchée par les tensions commerciales entre Donald Trump, le président américain, et la Chine. D’autres métaux comme l’aluminium, l’étain, le zinc ou encore le nickel ont également vu leurs cours évoluer à la baisse récemment. Seul le plomb s’est inscrit en hausse. Le cuivre a poursuivi son recul sur le London Metal Exchange (LME) alors que les investisseurs se méfient encore des tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, qui pourraient peser sur la croissance mondiale. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 6 630 dollars, contre 6 792 dollars une semaine auparavant. Le cuivre, dont la Chine reste le premier importateur et qui est un composant essentiel de la croissance de l’activité industrielle, est en berne depuis plusieurs semaines et a touché la semaine dernière 5 895,50 dollars, à son plus bas depuis trois mois.
« Les investisseurs d’autres marchés semblent hésiter sur la direction que prendra le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis, mais pour les courtiers de métaux, tous les prix sont dans le rouge », a relevé Liz Grant, courtier chez Sucden. Pourtant, « les fondamentaux du marché n’ont pas changé en juillet, quand le cuivre touchait des sommets » depuis quatre ans et demi, ont commenté les analystes d’UniCredit.
Le zinc se redresse
Le zinc qui a touché son plus bas depuis dix mois, à 2 815 dollars la tonne, s’est, en revanche, ressaisi. « Selon des informations de presse, les fonderies chinoises, qui représentent 6 millions de tonnes par an contre une production mondiale de 13,7 millions de tonnes, prévoient de réduire leur activité de 10 % », a rapporté Alastair Munro, analyste chez Marex Spectron. Ces informations ne sont cependant pas officielles et plusieurs analystes appelaient à la prudence. De manière plus officielle, « les derniers chiffres disponibles font état d’une production chinoise en berne en mai par rapport à avril », ont rapporté les analystes d’UniCredit.
Quant aux autres métaux, l’aluminium valait 2 146 dollars la tonne, contre 2 169 dollars ; l e plomb, 2 431 dollars la tonne, contre 2 413 dollars ; l’étain, 19 775 dollars la tonne, contre 2 510 dollars ; le nickel, 14 945 dollars la tonne, contre 15 295 dollars.
L’or se stabilise
L’or s’est stabilisé, touchant très brièvement un plus bas depuis un an, tiraillé entre l’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne et la performance en demi-teinte du dollar. L’or est brièvement tombé à 1 211,25 dollars, son plus bas niveau depuis un an, avant de se ressaisir aussitôt.
Il a en outre bénéficié des chiffres américains sur la croissance au deuxième trimestre, très bons (4,1 %) mais très légèrement en dessous des attentes des analystes qui tablaient sur 4,2 %. Le cours de l’once devrait de nouveau franchir le support à 1 219 et rejoindre le prochain objectif situé à 1 204 dollars.
« L’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne a érodé l’appétit des investisseurs pour le métal précieux », a expliqué Lukman Otunuga, analyste pour FXTM. Le métal jaune a en effet souffert de la rencontre entre Jean-Claude Juncker, le président de l’exécutif européen, et Donald Trump, le président américain, qui ont annoncé leur volonté de supprimer la quasi-totalité des droits de douane. Ces mesures doivent néanmoins encore être formalisées, alors qu’un porte-parole de la Commission européenne a déclaré que l’agriculture « ne fait pas partie du champ des discussions commerciales », et que la France n’était pas favorable à un vaste accord commercial.
L’or étant considéré comme une valeur refuge, il a tendance à s’apprécier lors de période d’incertitudes, même si cela n’a pas été le cas ces dernières semaines.
« Cela est dû à la corrélation entre les cours de l’or et ceux du yuan chinois, qui est restée stable ces derniers mois », a souligné dans une note Ole Hansen, analyste pour Saxo Banque, qui rappelle que « les facteurs qui influent sur la performance de l’or changent au cours du temps ». Les tensions commerciales entre Washington et Pékin ont fait chuter la devise chinoise face au billet vert ces dernières semaines, rendant de fait l’achat d’or, libellé en dollars, plus coûteux pour les investisseurs chinois. La Chine est le premier importateur d’or au monde.
L’argent, de son côté, a suivi la même trajectoire que l’or, se redressant après la publication du PIB américain. Alors que le platine est lui aussi resté stable, le palladium a, de son côté, rebondi après avoir touché un plus bas depuis un an. Warren Capps, analyste chez le courtier Marex Spectron, souligne que le plongeon pourrait être attribué à une « chute de la liquidité ». Durant la période estivale, les marchés les plus petits peuvent connaître des mouvements brusques du fait de l’absence de nombreux acteurs.
Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 1 224,27 dollars, contre 1 229,60 dollars ; l’once d’argent, 15,48 dollars, exactement comme la semaine d’avant. Sur le