Kasembo paie cash de la mauvaise réputation de la RDC

Dieudonné Kasembo Nyembo, 53 ans, avait le profit idéal pour devenir le vice-président de CBC/COMESA. C’est un pari perdu. C’est la conséquence de manque d’une vision claire et affirmée au sommet de l’État de placer des compatriotes dans les hautes fonctions dans les organisations internationales.

Il avait beaucoup misés sur cette élection et sa campagne pour ce faire était bien menée pour occuper le poste de vice-président de CBC/COMESA. Il, c’est Dieudonné Kasembo Nyembo. Directeur général de la société GECOTRANS, vice-président national de la section Petites et moyennes entreprises (PME) à la Fédération des entreprises du Congo (FEC), président national des commissionnaires en douane et administrateur à la Chambre de commerce et d’industrie franco-congolaise, Kasembo avait donc le profil idéal pour occuper ce fauteuil.

Mauvais contributeur

Mais le soutien de la République démocratique du Congo, son pays, et du Burundi – dont il a épongé les arriérés de cotisation au Marché commun de l’Afrique australe et orientale (COMESA) – n’aura pas suffi pour que Dieudonné Kasembo remporte cette élection.  Loin d’être un échec personnel, c’est une honte pour le pays, pourrait-on ainsi dire. Cela devrait interpeller les dirigeants congolais. En effet, cela fait plusieurs années que la RDC n’est plus crédible auprès des organisations internationales. La conséquence est que le pays est en difficulté pour avoir voix au chapitre car il ne s’acquitte pas de ses engagements financiers auprès des organisations internationales, continentales et régionales. La RDC traîne derrière elle des arriérés de cotisation estimés à des dizaines de millions de dollars, selon une source au ministère des Affaires étrangères.

D’ailleurs, pour espérer être élu comme vice-président de CBC/COMESA, Dieudonné Kasembo a dû payer de sa poche les arriérés de la RDC et du Burundi dont le montant n’a pas été révélé. La RDC est membre d’une centaine d’organisations régionales et internationales, mais elle est moins représentée ou quasiment pas au sein de leur administration. Dans les milieux diplomatiques, on souligne que la RDC devra d’abord s’acquitter régulièrement de ses obligations financières avant de pouvoir espérer que ses ressortissants y occupent des fonctions au haut niveau. Il y va de sa crédibilité. Kasembo voulait apporter par ses nouvelles fonctions une vaste expérience de manager pour rendre effective l’adhésion de la RDC à la zone de libre-échange du COMESA, dont les Congolais ne perçoivent pas encore les réelles retombées socio-économiques.

Sensibiliser les acteurs économiques congolais sur les bienfaits de CBC était donc l’objectif de Kasembo en briguant la vice-présidence de cette institution. « Ce pays regorge de potentialités devant profiter à son économie et à celles des pays de la région pour une croissance inclusive », confiait-il. Oscar de Leadership des Managers africains en 2014, diplômé de Hautes Distinctions de la Palme de l’Excellence du Leadership en 2015 et  IQC (International Quality Crown) en 2016, Kasembo comptait résoudre les difficultés que rencontrent les milieux d’affaires de la RDC, souvent peu informés. Par exemple, sur les assurances, les facilitations en matière de circulation des personnes et des biens et les normes applicables à tous les pays membres du COMESA. « Je  pèserai  de  tout  mon  poids  pour  que  la  Banque  de  la  ZEP  s’implante rapidement en RDC et réponde aux besoins de financement à de meilleures conditions, et pour que le partenariat local soit développé. Je travaillerai pour que la réciprocité soit appliquée concernant l’immigration des opérateurs économiques de la région car en RDC le prix du visa pour les ressortissants des pays membres est très élevé alors que dans les autres pays c’est juste 50 dollars », avait promis Dieudonné Kasembo avant cette élection. Dommage qu’il ne puisse pas travailler, pour l’instant, à attirer beaucoup de privés au CBC.