Ils accusent cette entreprise minière de polluer leurs terres. Cette dernière reconnaît les faits et compte réparer les préjudices en réorientant ses eaux usées vers d’autres lits que des champs des cultivateurs. Le gouvernement, lui, appelle la compagnie à la résolution pacifique de ce conflit.
Les activités potagères sont actuellement perturbées au niveau du quartier de la Loano, à Lubumbashi. Pour cause, les terres que les habitants de ce coin de la ville travaillent sont devenues moins arables à la suite des coulées des terres argileuses remblayées par les mines exploitées par l’entreprise Ruashi Mining.
L’exécutif provincial a recommandé aux entreprises minières de se conformer aux normes minières. C›est-à-dire, elles doivent en finir complètement avec la pollution de notre environnement pour ne pas faire souffrir la population du Katanga.
Hyppolite Kalenga, Administrateur du territoire de Kambove
Pour exprimer leur mécontentement, les cultivateurs avaient adressé, le 14 juillet, un mémorandum aux autorités provinciales et nationales. Le ministère de l’Intérieur, Richard Muyej, n’a pas tardé de réagir. Dans une correspondance, le 17 juillet, il a demandé aux autorités de la province cuprifère de trouver « une solution pacifique » à ce bras de fer. Il a insisté sur des solutions pacifiques étant donné que « les deux parties ont l’obligation de cohabiter, parce qu’exploitant le même espace », tout en insistant pour « tout soit pris en compte pour ne pas léser une partie. »
Du coup, la société civile qui s’est jointe aux cultivateurs, pense s’appuyer sur la position de Ruashi Mining qui, dans sa correspondance du 10 juillet, reconnaissant les faits lui reprochés, avait préconisé « une solution durable pour que pareil désagrément ne se répète plus ». Cette solution consistait à remettre la rivière Loano dans son lit et creuser des canalisations destinées à drainer les eaux vers la rivière et non plus vers les champs. En plus, l’entreprise avait pris l’engagement d’indemniser des victimes, avec de l’argent, des intrants agricoles et autres semences. Une voie de sortie boudée par des cultivateurs, estimant que le manque à gagner et le préjudice subi à la récolte ont été très considérables.
Pollution, monnaie courante à Kinshasa
De la pollution environnementale, on en parle chaque jour. Elle est presque devenue le lot quotidien des congolais. Il suffit de voir comment les bouteilles en plastic flottent sur les eaux de certaines rivières à Kinshasa pour en mesurer l’ampleur. Sur la rivière Kalamu et Bongolo, les eaux débordent parfois à cause de ces déchets. Même les caniveaux de grandes artères récemment construites par des entreprises chinoises, sont bondés d’immondices et autres détritus. La campagne menée tambour battant dernièrement, pour débarrasser la ville de Kinshasa de ses déchets se trouve dans la léthargie.
Au Katanga, près de 248 cultivateurs de Kapolowe Gare avaient reçu le 18 juin, l’équivalent de 500 dollars chacun, au titre d’indemnisation pour la pollution qui a systématiquement détruit leurs cultures dans le territoire de Kambove. C’est depuis deux ans qu’ils acculaient les entreprises chinoises Comilu et Cimco, accusées d’avoir déversé des déchets toxiques dans trois rivières. Ils utiliseraient les eaux de cette rivière pour arroser leurs cultures et abreuver leurs bétails. Le paiement effectif de ces indemnités survenu après deux ans des réclamations a été effectué en présence des ministres provinciaux de l’Intérieur et de l’Environnement. Le ministre de l’Environnement du gouvernement central était interpellé le 16 avril, à l’Assemblé nationale pour une question orale sur la pollution de l’environnement, causée par des entreprises basées au Katanga. Les députés ont dit haut et fort que l’exploitation minière dans cette province affectait énormément la production des poissons et des cultures maraichères.