La campagne d’éducation financière à l’heure du bilan

À l’instar d’autres pays, la RDC a célébré la journée internationale de l’épargne placée sur le thème « Epargner en RDC pour mon avenir, oui c’est possible ». Six ans après, où en est-on avec le programme national ?

 

Pour cette 6è édition de la Journée internationale de l’épargne (JIE) pour la République démocratique du Congo, le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, qui a ouvert le 28 octobre les activités marquant la célébration de cette journée en présence du ministre des Hydrocarbures, Aimé ngoy Mukena, faisant l’intérim de son collègue de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, Gaston Musemena Bongala, a déclaré que le programme d’éducation financière en RDC vise à « doter la nation d’une feuille de route précise et claire, des actions à mener de manière à fournir à la population des connaissances et à apporter la confiance nécessaire à gérer de façon optimale les finances ».

Selon le Gouv’ de la BCC, cette campagne permet de faire comprendre à tous les acteurs publics et privés, et à la population l’importance de l’épargne en tant qu’« outil majeur pour stimuler la croissance, le développement économique et pour améliorer la situation matérielle des familles ».

À l’heure du bilan, plus de 3 millions de comptes ont été ouverts en l’espace de 6 ans. Le volume de l’épargne collectée a quasiment doublé. Le total des dépôts se chiffre à plus ou moins 3.6 milliards de dollars, avance le Gouv’ de la BCC.

Stratégie payante

Pour encourager l’épargne, la BCC a pris une mesure encourageante de politique monétaire. Elle a supprimé le coefficient de la réserve obligatoire pour les dépôts à terme en franc congolais.  En sus de cette mesure, la BCC s’est engagée à poursuivre son action et à participer à l’élaboration d’une stratégie nationale d’éducation financière visant la conscientisation aux bienfaits individuels et collectifs de l’épargne. Cette stratégie nationale qui vise l’inclusion financière s’articule sur quatre piliers : la protection des consommateurs de services financiers, la politique d’éducation financière, la sécurisation des établissements des crédits et le développement harmonieux des infrastructures.

Pour la BCC, cette stratégie contribue à l’amélioration du cadre de politique monétaire, de la stabilité financière et de la confiance de la population aux institutions financières. En outre, elle contribue aussi à l’amélioration de l’accès aux services financiers de qualité et adaptés aux besoins de la population. Les efforts sont fournis pour que la culture de l’épargne soit inculquée dans le  mental du Congolais. En effet, épargner permet non seulement à l’épargnant de réaliser ses projets, de mettre son argent à l’abri du danger car gardé dans une institution financière fiable mais aussi l’épargne contribue au développement du pays.

Malgré ces efforts, fait savoir le gouverneur de la BCC, beaucoup de Congolais demeurent encore ignorants de bienfaits de l’épargne, dont elle n’a du reste pas la culture et ne recourt pas systématiquement aux institutions financières pour déposer son épargne lorsque celle-ci peut être constituée. D’où l’appel lancé par l’Association  professionnelle des coopératives et de crédit du Congo (APROCEC) et l’Association congolaise des banques (ACB) à la population d’épargner l’argent.

L’argent  déposé dans une institution financière devient alors une épargne pour le pays et, par conséquent, contribue au développement de la nation, y soutient-on.

Les femmes et les jeunes, cibles privilégiées

Selon les experts de la Banque centrale, l’argent épargné permet de réaliser des projets de la vie. Vu sous cet angle, la notion d’épargne est une vertu à laquelle tient la Banque centrale du Congo. La jeunesse et les femmes en constituent la principale cible. Depuis six ans déjà, la République démocratique du Congo a pris l’habitude de célébrer la journée internationale de l’épargne. Une journée qui vise à inculquer la culture financière aux populations congolaises, en mettant un accent particulier sur l’importance et la nécessité de l’épargne.

Au-delà des enfants et jeunes, la cible est élargie aux femmes qui représentent 52 % de la population congolaise et dont l’implication au processus économique n’est plus à démontrer. Du 28 au 30 octobre de chaque année, différentes banques et institutions de micro-finance exposent leurs produits et services à travers des stands érigés pour la circonstance. Plusieurs panels sont également organisés pendant ces trois jours. Panels au cours desquels des scientifiques, techniciens et autres hommes de terrain échangent sur des thèmes divers.

Les conclusions de ces échanges sont généralement coulées sous forme de recommandations à exploiter à bon escient, en prenant dûment en compte les attentes de la population. Comme d’habitude, un échantillon d’élèves est associé à la fête. Des universités et instituts supérieurs y ont été également représentés.