Au Katanga, la baisse du prix de la cassitérite incite de nombreux jeunes, jusque-là attirés par l’exploitation minière, à s’adonner à l’agriculture
De février à mars 2015, le prix du kilo de la cassitérite est passé de 6 000 francs à 4 500, soit de 6.50 dollars à 4.80. La décote du minerai a, pour le territoire de Manono, au Nord de la province du Katanga, occasionné le ralentissement de l’activité économique en l’espace d’un mois. Explication des opérateurs miniers : « la baisse du prix serait liée à la chute des cours mondiaux »
Les conséquence induites sont multiples et ont une incidence sur divers segments de la société. D’un côté, les creuseurs artisanaux, découragés, abandonnent les carrières minières et s’adonnent à d’autres activités pour la survie. De l’autre, plusieurs comptoirs d’achat de minerais ont fermé. Ainsi, les activités commerciales tournent-elles au ralenti : magasins, boutiques et marchés étant affectés par cette baisse des activités minières.
Dans ces conditions, il n’est que normal que le pouvoir d’achat de la population soit sensiblement diminué. Paradoxalement, observe Radio Okapi, la baisse du prix de la cassitérite a provoqué un autre effet, positif celui-là. Elle a, en effet, incité de nombreux jeunes gens, jusque-là attirés par l’exploitation minière, à se convertir en agriculteurs.
La dégringolade était prévisible. Déjà, en octobre 2014, une centaine de creuseurs artisanaux s’étaient opposés à la baisse du prix de la cassitérite à Manono. Motif invoqué ? Les responsables des comptoirs d’achat avaient décidé d’acheter le kilo de ce minerai à 5 dollars au lieu de 6, prix plafond à l’époque.
Fâchés, les creuseurs artisanaux avaient tenté de rejoindre le quartier commercial de Manono, scandant des cris hostiles pour exiger la fermeture des comptoirs. La police nationale avait dû intervenir pour disperser les manifestants.
Pour rappel, le prix du kilo de cassitérite à cette période-là avait également baissé de 5 000 francs congolais à 2 500, soit de 5.42 dollars à 2.71. En somme, le problème du prix est tout simplement lié aux fluctuations incontrôlables des cours de minerais sur le marché international.