Pour ce faire, il a été recommandé à la Direction générale de migration (DGM) d’utiliser dorénavant des visas biométriques en lieu et place des cachets humides et des laissez-passer individuels. Autre recommandation : l’uniformisation de ses visas avec ceux octroyés par les ambassades et les postes consulaires. La procédure pour y arriver sera fort laborieuse et devra tirer en longueur, d’après les analystes. Pour mémoire, les types de visas ci-après sont officiellement délivrés par la DGM : visa de transit, visa portuaire et visa aéroportuaire, visa de voyage (une ou plusieurs entrées pour un, deux, trois ou six mois), visa d’établissement du travail, visa d’établissement permanent, visa d’établissements ordinaires pour commerçants et professions libérales, visa d’établissement spécial d’une durée de 5 à 10 ans, visa d’établissement des mineurs et étudiants, visa d’établissement pour épouses étrangères des nationaux.
Rapatriement des clandestins
À cela, il convient d’ajouter des titres de validation de prise en charge ainsi que ceux inhérents à la prorogation de séjour des étrangers porteurs de laissez-passer des pays limitrophes. L’évaluation des réalisations de la DGM à fin juin 2017 renseigne que le gouvernement ne met pas à la disposition de ce service des frais de rapatriement des clandestins. Il sied de rappeler qu’au lendemain de la diffusion d’une vidéo des négro-africains vendus comme esclaves en Libye, le gouvernement de la République démocratique du Congo avait entrepris de ramener de ce pays des compatriotes qui avaient tenté de traverser la Méditerranée par des embarcations légères pour rejoindre l’Europe.
La DGM déplore par ailleurs l’insuffisance des moyens matériels et financiers devant permettre le contrôle aux frontières du séjour des étrangers résidents en RDC. Autre doléance : la faible motivation des agents commis à la sécurisation des flux migratoires. Pour l’exercice 2018, la DGM a sollicité une dotation en véhicules terrestres 4X4 pour assurer le travail des officiers de migration chargés du contrôle de séjour des étrangers sur l’ensemble du territoire national. Aussi les agents de la DGM attendent-ils du gouvernement une révision à la hausse des primes leur accordées. La DGM a, en effet, réalisé 2 729 779 735 FC en 2016 sur des assignations de 3 210 829 386 FC, soit un taux de réalisation de 85 %.
Une contreperformance que la DGM a imputé à « la discordance des chiffres entre les statistiques collectées auprès des banques commerciales et ceux du compte général du Trésor de la BCC », lit-on dans un document du ministère du Budget. En 2017, les réalisations de la DGM avaient titillé les 20 milliards de francs, renseigne-t-on. Elle avait, en effet, pris pour pari de capter près du triple des revenus des droits de délivrance de visa d’établissement du travail en 2017, soit quelque 9.4 milliards de francs (autour de 6 millions de dollars). En 2015 et 2016, les droits de délivrance de visa d’établissement du travail avaient rapporté plus de 4 millions de dollars à la DGM, soit 3,12 milliards de francs et 3,42 milliards suivant les deux exercices.
Des prévisions à la baisse
Pour 2018, pour le même fait générateur de recettes, la DGM ne vise que 3,15 milliards de francs. Par ailleurs, pour ce qui est des droits de délivrance du visa d’établissements ordinaires pour commerçants et professions libérales, la DGM qui tablait sur plus de 2,91 milliards de francs de revenus en 2017, a, en effet, augmenté ses assignations au regard des résultats obtenus en juin 2017, et escompte gagner au moins 3,85 milliards en 2018. En 2015, cet acte générateur de recettes avait connu un dépassement considérable de sa recette, près de 1,2 milliard de francs, contre des prévisions de 786 milliards de francs. En 2016, les réalisations ont été de plus de 80 %, soit 1 312 850 286 FC de revenus, contre des projections de 1 566 257 336 FC.
Les droits de délivrance du visa d’établissement spécial d’une durée de 5 à 10 ans dépassent, depuis deux ans, les 1 500 % des réalisations ! En 2015, alors que les prévisions n’étaient que de 6,7 millions de francs, la DGM a plutôt glané plus de 115 millions de francs. En 2016, plus de 126 millions de francs pour des assignations de 7,7 millions de francs, soit un taux de réalisation de 1 629,24 %. Voilà qui prouve à suffisance qu’ils sont de plus en plus nombreux ces Expats qui s’installent en RDC. De plus de 31 millions de francs d’assignation pour la délivrance des titres d’établissement temporaire de 5 à 10 ans et plus de 2,5 milliards de francs pour les titres d’établissements permanents en 2017, la DGM escompte, pour l’exercice en cours, respectivement 19,7 milliards et 2,6 milliards de francs en 2018.