KINSHASA, Le ministre de la Défense de la RDCongo, Alexandre Luba Ntambo, a appelé lundi les rebelles du M23 à se rendre, affirmant que l’armée, qui les combat dans l’est du pays, ne reculerait devant rien pour défendre le territoire national.
“Nous en appelons à des redditions volontaires, au désarmement” des rebelles, a déclaré à l’AFP M. Luba Ntambo.
Après presque deux mois d’une trêve globalement respectée, les combats ont repris vendredi entre l’armée et le M23 au nord de Goma, capitale de la province riche et instable du Nord-Kivu.
Interrogé sur ce que l’armée était prête à faire pour traquer le M23, le ministre a déclaré qu’il n’y avait “pas de limite” en ce qui concerne la “défense des institutions et du territoire national”, sans donner davantage de précisions.
Le Mouvement du 23 mars (M23) est un “mouvement rebelle, une force négative (…) je ne vois pas quelqu’un qui puisse se lever et nous dire où s’arrêter”, a-t-il ajouté, répondant indirectement à une mise en garde de l’envoyé spécial américain pour les Grands Lacs, Russell Feingold.
M. Feingold avait déclaré auparavant à Paris qu’il “faut que les combats s’arrêtent”. “J’espère que le président (de la RDC, Joseph) Kabila et d’autres en RDC réalisent que même s’ils sont confortés militairement par les derniers événements, il y a d’énormes risques à continuer comme ça, en pensant que la solution militaire est l’unique réponse.”
L’ONU et l’UE ont également appelé les deux belligérants à reprendre leurs discussions à Kampala, suspendues depuis une semaine.
“Nous n’avons pas fini avec Kampala (…) nous sommes toujours ouverts à des solutions pacifiques. Nous voulons restaurer l’intégrité du territoire, défendre les institutions, la souveraineté nationale, le plus pacifiquement que nous pouvons”, a assuré M. Luba Ntambo.
Lundi matin, les troupes gouvernementales se sont rendu totalement maître de Kibumba, à 25 km au nord de Goma. Un peu plus au nord, elles ont par ailleurs repris l’importante base militaire de Rumangabo, et la zone sous le contrôle des rebelles se réduit comme peau de chagrin.
Le M23 est actif de depuis mai 2012 au Nord-Kivu. L’ONU et Kinshasa accusent régulièrement le Rwanda et l’Ouganda – malgré leurs démentis – de soutenir cette rébellion.