Les experts du Comité de Politique Monétaire se sont réunis, vendredi 04 avril pour participer à la 3ème Réunion Ordinaire de l’année sous la présidence du gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo. Ils ont analysé l’évolution récente de la conjoncture tant au niveau national qu’international et ont pris des mesures idoines de politique monétaire à mettre en place au regard du contexte actuel.
Au niveau international, le Comité a enregistré les signes d’une reprise graduelle de l’activité économique et cela dans les principaux pays industrialisés. Ainsi donc, quelques incertitudes continuent de peser sur la croissance mondiale notamment la persistance de la fragilité de la situation macroéconomique dans les principales économies émergentes. En perspective de la publication prochaine du rapport sur la stabilité mondiale, la FMI attire l’attention des Etats sur le danger que comporte la protection accordée aux banques dites «trop importantes pour leur éviter la faillite». Les experts du Comité, a dit le gouverneur Déogratias %utombo, affirment que le baromètre de conjoncture sur le plan national, pour le mois de mars 2014 maintien la confiance des chefs d’entreprises. Il y a une stabilité relative avec le solde global brut d’opinions mensuelles des entrepreneurs qui se situe à plus 20,8% en mars venant de plus 20,1% un mois plus tôt. La stabilité se fait sentir également sur le taux d’inflation, en glissement annuel et est estimé à 1,299% à fin mars 2014 contre un objectif annuel de 3,7%. La stabilité est constatée aussi sur le marché des changes avec un taux indicateur à 9,21,93CDF/USD et un cours parallèle à 934,50 CDF/USD. Le Gouverneur de la Banque a précisé que la BCC poursuit ses achats des devises sur le marché en vue de pourvoir aux besoins de l’économie, notamment sur les aspects miniers et pétroliers, des producteurs qui paient désormais leurs taxes et impôts en monnaie nationale et d’autre part de conforter ses réserves de change.
Les mesures strictes arrêtées
Sur base de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel de sa politique monétaire. Ainsi, le taux directeur en vigueur depuis le 08 novembre 2013 demeure à 2% ; reste inchangé le coefficient de la réserve obligatoire, soit 8% et 7% sur les dépôts en devises à vue et à terme, 7% et 3% sur les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme ; exhorte le gouvernement à mettre en œuvre des réformes structurelles indispensables à la consolidation et à l’élargissement de la base productive de l’économie nationale ; encourage le Gouvernement à poursuivre les efforts engagés pour améliorer la collecte des recettes publiques et la qualité des investissements nécessaires à l’accélération d’une croissance économique créatrice d’emplois.
Les effets positifs de la réforme fiscale
Le gouverneur de la BCC a fait savoir que les reformes qui s’opèrent au sein de son institution ont des effets positifs. Il a évoqué le cas de la « dédollarisation » où le paiement des droits et taxes est versé en monnaie nationale. Cette réforme garantit la stabilité de la monnaie nationale.Aussi, la mise sur le marché du Bon BCC à 84 jours. Ce bon qui vient d’être lancé depuis le 2 avril 2014, vise à renforcer le cadre opérationnel du paiement. Il a rassuré le public sur l’innovation qui s’effectue dans la politique monétaire de la BCC. Il a mis un accent particulier sur le respect de la réglementation de change nationale, qui vient de faire aussi l’objet d’une réforme. Si elle n’est pas respectée, des pénalités vont s’en suivre. La Réglementation prend en compte la dédollarisation, l’exportation des biens et services (matières précieuses), les infrastructures techniques, les différents textes par rapport aux dispositions relatives à l’importation et exportation des billets de banque etc…Par exemple, une personne qui voyage avec un montant supérieur à 10.000 dollars, est appelé à faire au préalable une déclaration par virement bancaire. Au cas où il est interpellé par les services, il va payer des pénalités de (50%) du montant qu’il détient.