En dehors du pétrole qui fait sa force, ce voisin de la RDC veut explorer d’autres secteurs, pour booster davantage sa santé économique.
La Banque africaine de développement (BAD) s’apprête à accorder à l’Angola un prêt d’un milliard de dollars. Le ministre angolais des Finances, Armando Manuel, a fait cette annonce le 28 juillet à Luanda, après une entrevue entre le président José Eduardo dos Santos et le président de la BAD, Donald Kaberuka.
Une première tranche, d’un montant de 600 millions de dollars, pourra être débloquée cette année. Elle va servir à financer des projets dans les domaines de la construction, des transports et de l’énergie. Le premier décaissement devrait intervenir courant août 2014. Deuxième plus grand producteur de brut en Afrique subsaharienne, l’Angola a enregistré une forte croissance économique, depuis la fin de la longue guerre civile en 2002. Le pays s’efforce, désormais, de reconstruire ses infrastructures et de développer d’autres secteurs d’activités économiques, en dehors des hydrocarbures. Le lancement d’un marché financier angolais s’inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à renforcer l’importance de la monnaie nationale, le « kwanza », au détriment du dollar, et de diversifier son économie, très dépendante du pétrole.
Un marché financier opérationnel
La bourse des dettes et valeurs d’Angola (Bodiva) sera officiellement lancée en décembre 2014, selon le président du conseil d’administration de ce marché financier, en gestation depuis 2013, António Furtado. Au cours d’une rencontre avec les opérateurs du marché financier, M. Furtado a précisé, le 25 juillet, que seul, le marché de la dette publique sera opérationnel dans une première étape. Ce marché devrait être opérationnel au 2ème semestre, concrètement en décembre 2014. Le démarrage des opérations va concerner, dans un premier temps, les segments de la dette publique (obligations du Trésor). En mai 2013, l’Angola a présenté un plan visant à lancer son marché financier entre 2013 et 2016. Ce plan prévoyait, initialement, le lancement d’un marché obligataire à la fin de l’année 2013, avant l’ouverture du marché d’actions et à terme, entre 2014 et 2016. Le deuxième pays producteur de pétrole d’Afrique, derrière le Nigeria, a déjà signé des accords de coopération avec les autorités financières d’Afrique du Sud, du Cap-Vert, des Etats-Unis, de la Namibie et du Botswana.
L’Angola dispose d’un potentiel de plus de 7 milliards de barils de pétrole en on shore. Les dix blocs acquis présentent un grand potentiel de 700 millions de barils en moyenne chacun. Mais, cela pourrait augmenter avec la progression de l’exploration.
Lancement d’activités de recherche et d’exploration
Le pays a prévu de mener des études sur cinq autres blocs qui feront l’objet d’une deuxième mise aux enchères, mais pas avant deux ans et demi, à quatre ans. Le pétrole représente environ 46 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Angola et 96 % de ses exportations, selon les derniers chiffres de la Banque mondiale. Après une croissance de 5,6 % en 2013, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une hausse de 6,3 % du PIB en 2014. Grâce aux richesses de son sous-sol, notamment la manne pétrolière, le pays affiche, depuis 2002, l’une des plus fortes croissances du monde (10 % en moyenne). Mais, la corruption reste élevée et les deux tiers de la population vivent dans une extrême pauvreté. En 2013, son budget a atteint 65 milliards de dollars.