Face aux enjeux d’aujourd’hui et de demain, adopter les standards mondialement reconnus en matière d’énergie est l’une des exigences de la libéralisation de ce secteur. La firme Schneider a été choisie pour leur mise en application effective.
Implanté dans plusieurs pays africains, Schneider est spécialisé dans la fourniture d’équipements électriques. C’est elle qui a été choisie par le gouvernement pour mettre en place les normes internationales en matière d’énergie et pour veiller à leur application. C’est l’une des conditions de la mise en œuvre effective de la libéralisation du secteur de l’électricité, soulignait la vice-ministre à l’Énergie et aux Ressources hydrauliques, Maguy Rwakabuba, à l’ouverture d’un atelier sur la sécurité et la qualité des installations électriques dans le bâtiment au Congo, organisé à Kinshasa en partenariat avec la firme Schneider. Pendant trois jours, des agents et cadres de ce ministère ont suivi une formation de renforcement des capacités en vue d’assurer, de garantir et d’améliorer l’installation du matériel et d’autres équipements dans le bâtiment, selon les normes internationales. Cette formation va se poursuivre dans les provinces, a indiqué Clovis Nkangue, le représentant de Schneider. Selon Maguy Rwakabuba, le Congo enregistre un grand nombre de pertes en vies humaines à cause de la mauvaise qualité des équipements. Pour elle, la loi sur la libéralisation du secteur de l’énergie vient consolider le respect des normes internationales pour garantir leur promotion et leur émergence en milieu rural.
Les contraintes au développement du secteur de l’énergie sont multiples, mais la mobilisation des financements demeure fondamentale. Vu sous cet angle, le management des énergies, qu’elles soient d’origine fossile ou renouvelable, est devenu en quelques années un sujet dominant pour les protagonistes du secteur, au même titre que la recherche, la prospection, la production et le transport. Les normes volontaires sont des moyens éprouvés pour soutenir les professionnels face aux nouveaux enjeux de sécurité des approvisionnements, d’indépendance énergétique, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de libéralisation des marchés de l’énergie. Le contexte réglementaire incitatif est également important. L’audit énergétique est une obligation qui concerne toutes les entreprises de plus de 250 salariés ou affichant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions de dollars et un bilan annuel dépassant 43 milliards de dollars.
Deux possibilités s’offrent à elles pour être en conformité avec la réglementation : mener un audit énergétique suivant la norme EN 16247 ou bien obtenir la certification ISO 50001, qui exempte d’audit énergétique.
Le management énergétique
Deux nouvelles normes internationales facilitent la mise en place d’un système de management. Les organisations publiques et privées peuvent désormais s’appuyer sur leurs recommandations pour réaliser des économies d’énergie de manière structurée. Quelles sont les bonnes pratiques en matière d’indicateurs de performance énergétique ? Comment la vérifier et la mesurer ? Les normes NF ISO 50006 et NF ISO 50015, d’application volontaire, répondent à ces interrogations. Elles délivrent des recommandations utiles aux organisations, de toutes tailles, pour obtenir des résultats en mettant en place, ou en en améliorant, leur système de management de l’énergie. Celles qui souhaitent le mettre en œuvre doivent, avant toute chose, établir leur situation énergétique de départ et suivre l’évolution de leur consommation énergétique.
C’est pour cela qu’a été élaborée la norme ISO 50006. Elle explique concrètement comment établir une situation énergétique de référence (SER) afin de caractériser et de quantifier la performance énergétique d’un organisme pendant une période spécifiée. La norme donne également des lignes directrices pour identifier des indicateurs pertinents de performance énergétique (IPé) et les utiliser au mieux. Ces IPé sont des valeurs qui quantifient les résultats liés à l’efficacité, aux usages et à la consommation énergétiques dans les installations, systèmes, procédés et équipements. Du mesurage de la performance énergétique (usage, efficacité, quantification…) à la définition du périmètre de référence et la collecte des données, de nombreuses informations sont délivrées. La norme contient également des aides et exemples pratiques conçus pour fournir à l’utilisateur des idées, des exemples et des stratégies de mesure de la performance énergétique à l’aide d’IPÉ et de SER. Il s’agit d’un véritable guide pratique pour aider à l’utilisation de la norme ISO 50001 relative à la mise en œuvre d’un système de management de l’énergie.
La norme ISO 50015 est un processus de mesure et de vérification (M&V) qui augmente la crédibilité des résultats obtenus par les organisations et conduit à une amélioration de la performance énergétique. Elle présente notamment les étapes fondamentales à suivre : établir et documenter un plan (M&V), recueillir les données, vérifier la mise en œuvre de la ou des actions d’amélioration de la performance énergétique le cas échéant, effectuer une analyse et restituer les résultats M&V, élaborer une documentation. Précision appropriée et gestion des incertitudes, transparence et reproductibilité des processus, bonne gestion des données… voici quelques-uns des aspects des principes communs de mesure et de vérification qui sont délivrés.
L’audit énergétique dans le bâtiment
Réaliser un audit énergétique est devenu un enjeu majeur pour toutes les grandes entreprises, notamment pour les professionnels du bâtiment. Beaucoup se forment pour maîtriser la méthode délivrée par la norme NF EN 16-247. Celle-ci est reconnue, par la réglementation, comme étant la plus efficace. Beaucoup de professionnels cherchent à se sortir de ce qui est perçu parfois comme une corvée. Pourtant, l’enjeu est de taille. Selon le formateur Christophe Roland de l’AFNOR en France, 50 % de l’énergie est utilisée en pure perte. Les professionnels du bâtiment peuvent espérer dégager entre 15 à 30 % d’économie d’énergie. Certains sont d’ailleurs conscients des progrès à réaliser. Mais, par manque d’expérience, ils ont parfois du mal à se situer sur une échelle de valeurs. Comment réaliser des audits efficaces de systèmes de management de l’énergie basés sur l’ISO 50001 ? Comment les planifier ? Quelles compétences pour l’auditeur ?
La norme internationale ISO 50003 répond à toutes ces interrogations. C’est un véritable outil pour les organismes certificateurs et auditeurs systèmes. Publiée en février 2015, cette nouvelle norme délivre des exigences à destination des organismes certificateurs de systèmes de management de l’énergie selon l’ISO 50001. Elle donne également des recommandations pour la réalisation d’audits efficaces de ces systèmes. Cette norme volontaire porte sur la compétence, la cohérence et l’impartialité nécessaires aux activités des auditeurs et des organismes certificateurs de système de management de l’énergie. Son objectif est de fournir des exigences pour la réalisation d’audits efficaces d’un système de management de l’énergie : sélection de l’équipe d’audit, réalisation des audits sur site, audit de renouvellement de la certification, durée de l’audit…
C’est un véritable outil pratique pour les organismes de certification et auditeurs en énergie.
L’ISO 50003:2014 est destinée à être utilisée avec l’ISO/IEC 17021:2011 qui porte sur l’évaluation de la conformité – exigences pour les organismes procédant à l’audit et à la certification des systèmes de management. Elle apporte des compléments notamment en matière de planification des audits, de conduite d’audit sur site, d’audit de certification initiale et de compétence de l’auditeur. Les exigences de l’ISO/IEC 17021:2011 s’appliquent également à l’ISO 50003:2014.