La finale de la coupe du monde est devenue aussi un outil de diffusion et de renforcement des idées politiques, voire des stratégies diplomatiques. Pour la phase qui se joue au Brésil, la FIFA a retenu comme thème global : « Ensemble contre la discrimination et pour l’égalité et la paix ». Ces mots ont été bien traduits lors de la grandiose cérémonie d’ouverture à laquelle ont pris part douze chefs d’Etat et de gouvernement dont la présidente brésilienne, Dilma Rousseff. Les organisateurs ont saisi l’occasion pour revenir sur les principes universels de la non-discrimination à tous les niveaux, l’égalité entre les hommes et les femmes, la construction, ensemble, d’une paix durable. Tout cela rappelle les fondements de la Déclaration universelle des droits de l’homme (0rganisation des Nations Unies, 1948).
Cette initiative a eu rapidement des émules. De l’autre côté de l’Atlantique, particulièrement en République démocratique du Congo, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), a lancé, à cette occasion, une campagne de sensibilisation sur les vertus de la non-discrimination, de l’égalité et de la paix. Des banderoles portant des inscriptions « Ensemble pour la paix » ou « Consolidons ensemble la paix », « Comme le Mondial, la paix est l’œuvre de tous », « Mondial pour Tous », sont visibles sur les grandes artères de Kinshasa. Plus concrètement, la MONUSCO a déployé deux écrans géants en deux endroits stratégiques de la ville : à la gare centrale et place de l’Echangeur de Limete. Ces espaces sont, chaque jour, pris d’assaut par des centaines de personnes qui veulent suivre les différents matches de la phase finale de la Coupe du monde de football, même si certains derbies sont proposés en direct, tard dans la nuit.
Un autre écho au grand slogan pacifiste porté par le « Brésil 2014 » est parvenu du Vatican. Se rappelant sans doute des heures passées avec des voisins ou des condisciples à taper dans le ballon, dans les rues de Buenos Aires (Argentine) où il a passé sa jeune enfance, le pape François a adressé un message aux millions de supporters et aux organisateurs de cette manifestation. « Je souhaite à tous une très belle Coupe du monde, jouée avec un esprit de vraie fraternité », a-t-il écrit. Pour lui, cette occasion doit traduire « la solidarité entre les peuples », « qui se reconnaissent comme les membres de l’unique famille humaine ».
Même en véhiculant ainsi des valeurs de paix et d’universalité, la Coupe du monde a déjà eu à comptabiliser des dérapages en termes de bagarres généralisées, de violences dans les stades, de tensions dans les relations entre Etats. Il a eu, dans le passé, des forfaits et des boycotts pour des raisons politiques.