POUR Kalumba, il est question de booster l’économie r-dcongolaise et créer des emplois à travers une filière plutôt parent pauvre. A moins qu’il ne s’agisse d’une politique reprise par le gouvernement, le cadre choisi par le ministre des Classes moyennes pour annoncer la promotion de l’artisanat, donne à penser, selon des observateurs, à une propagande politique. Le ministre Kalumba était, en effet, devant ligue des jeunes de l’Association sans but lucratif, asbl ASOFATSHI, Alliance de soutien à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Il est cependant vrai que la rencontre a été organisée par l’OPEC, sous le thème « Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes à travers le processus de l’incubation mis en place par l’OPEC ». Le ministre des classes moyennes et des Petites et moyennes entreprises, artisanat, a fait comprendre que «Promouvoir la classe moyenne émergente congolaise et l’entrepreneuriat des jeunes, développer les Petites et moyennes entreprises (PME) et créer de l’emplois qui doit être fourni et soutenu par le secteur privé en vue de permettre au pays de disposer d’une balance commerciale équilibrée et une accumulation des richesses, figurent parmi les objectifs que le gouvernement a assigné à mon ministère ». Pour lui, l’apport intégral du gouvernement sur l’entrepreneuriat de la jeunesse et la production artisanale va absolument booster le pays vers la transformation économique et sociale.
Les deux structures à savoir, OPEC et ASOFATSHI projettent l’organisation de sessions de formations gratuites en management et hôtellerie. A l’issue de ces formations, l’OPEC prend l’engagement d’accompagner les bénéficiaires dans la vie professionnelle, notamment en mettant à leur disposition des matériels nécessaires à la fabrication des jus naturels, des chaussures, des vêtements et autres articles, fruit de la créativité locale.
Compte spécial
L’Office de promotion des petites et moyennes entreprises fait partie de huit comptes spéciaux dans le budget de l’État.C’est pourtant, le seul compte à n’avoir rien réalisé en 2018. Et aucune contribution n’en est donc attendue dans le budget 2019. L’OPEC est l’organe technique du gouvernement chargé de promouvoir les PME congolaises, d’organiser les interventions dans les études sur les PME, la formation des gestionnaires des PME, l’accompagnement des porteurs de projets en incubation et conseil en gestion. En fait, l’OPEC est un service d’assiette, qui devait réaliser quelque 622 507 012 FC en 2017. Hélas, aucun assujetti ne s’est exécuté. Et depuis lors, l’Etat n’avance plus d’assignation sur ce compte spécial. Pour quelle raison ? Pourtant, les autres comptes spéciaux s’en sont tirés à bon compte pour les exercices clos 2018.
Le Fonds national pour l’entretien routier (FONER) a réalisé 115.8 milliards de FC ; le Fonds de promotion de l’éducation nationale (FPEN), 2.3 milliards de FC ; le Fonds de promotion culturelle (FPC), 8.7 milliards de FC ; le Fonds de promotion de l’industrie (FPI), 71.06 milliards de FC ; le Fonds de contrepartie, 3.3 milliards de FC ; la Régie des voies aériennes (RVA), avec son Go pass, environ 28 milliards de FC ; et le Fonds forestier national (FFN), 580,3 millions de FC.
Pour survivre, la direction générale de l’Office de promotion des petites et moyennes entreprises congolaises tente un rapprochement avec les PME du secteur minier. Une délégation de l’Office a effectué, il y a encore quelques mois, une descente dans la province du Lualaba où l’OPEC a initié quelques séminaires de formation au profit des opérateurs miniers PME de la place. D’après le directeur général adjoint de l’OPEC, Ezéchiel BiduayaMusumbu, son organisme a outillé les petits et moyens entrepreneurs miniers à comment accéder aux marchés de sous-traitance dans un environnement concurrentiel et dominé par des expatriés.
Promouvoir une classe moyenne
Cette activité, a-t-il dit, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la loi favorisant l’entrepreneuriat congolais à travers la formation et l’encadrement. L’accès aux crédits est primordial avant même l’accès aux marchés de sous-traitance, note un expert.L’année dernière, l’Office de promotion des petites et moyennes entreprises congolaises s’est lancé, dans la capitale, à une campagne de sensibilisation des entrepreneurs sur la formalisation de leurs entreprises. L’OPEC a, à cet effet, organisé une matinée promotionnelle dans les communes de Masina, N’sele et Maluku, dans le district de la Tshangu (Est de la capitale).
Axée sur le thème : « Chefs d’entreprise, formalisez -vous pour la prospérité et la sécurité de vos entreprises », cette matinée a eu pour objectif de permettre et de faciliter aux entrepreneurs l’obtention des documents appropriés pour la création d’une entreprise.
À cette occasion, Vital Manga Bolengu, le directeur général ai de l’OPEC, a souligné que le gouvernement a confié à son établissement public la mission d’amener les petites et moyennes entreprises à quitter l’informel pour le formel. Il a fait remarquer que l’économie nationale est tenue à 80 % par les opérateurs évoluant dans le secteur informel. Pour sa part, le DGA de l’OPEC a indiqué que la formalisation permettrait notamment aux opérateurs économiques à avoir la possibilité d’accéder au financement. « Il n’y a aucune banque qui voudra accorder un crédit à un entrepreneur dont l’entreprise n’est pas formalisée », a-t-il fait savoir.
Dans la réalité, on aura beau brandir tous les documents exigés mais l’accès aux crédits aussi bien dans les banques commerciales qu’au Fonds de promotion de l’industrie répond à des critères plutôt subjectifs, sentimentaux, bref, au clientélisme. Certes les petits et moyens opérateurs de la capitale ont apprécié la démarche de l’OPEC, indiquant qu’ils se sont informés sur ce qu’il faut faire d’une manière générale et sur ce qu’ils doivent faire par rapport au projet du gouvernement. La République démocratique du Congo a bénéficié d’un don de la Banque africaine de développement (BAD), dont une partie devrait servir à la formalisation des PME. La gestion de ces fonds, quelque 20 millions de dollars, a-t-on appris, n’a guère apporté les résultats escomptés sur le terrain. Le secteur des PME a toujours présenté le visage d’un parent pauvre en RDC. Cependant à l’OPEC, l’on soutient que la formalisation se faisait au guichet unique de création d’entreprises (GUCE) dans le but d’améliorer le rapport Doing Business.