LA PUBLICATION de l’Annuaire statistique est devenue presqu’une obligation pour les États. Surtout pour ceux qui rêvent, comme la République démocratique du Congo, d’accéder, à l’horizon proche, au statut des nations émergentes puis développées. L’Annuaire statistique a pour objectif de renseigner, en plus de la présentation générale du pays, sur les statistiques à caractère sociale, démographique et économique.
Ainsi, les données rassemblées dans ce document, servent à améliorer la conduite des revues du cadre programmatique de développement ainsi que d’autres projets et programmes publics, avec en substance un ajustement conséquent des interventions du gouvernement à l’avenir. Concrètement, les services publics se servent de ces renseignements pour faire le diagnostic nécessaire à la définition d’un cadre stratégique de développement ; concevoir un cadre d’opérationnalisation de la stratégie de développement ; élaborer un budget de mise en œuvre des actions et un cadre macroéconomique pour identifier les ressources potentiellement mobilisables. Ces données servent également à formuler des mécanismes de suivi et évaluation ; mettre en place des politiques adéquates de réforme et établir les comptes nationaux. Quant au secteur privé, les données statistiques sont une mine d’informations pour des besoins de précision, des estimations de la production ainsi que pour des calculs de prix des produits afin de se positionner dans le monde des affaires. C’est au ministère du Plan, à travers l’Institut National de la Statistique (INS), qu’incombe ce travail de fourmis.
Les données par secteurs
L’Annuaire statistique 2017, (8è édition), contient des données actualisées, conformément aux normes internationales de publication et de diffusion des données statistiques. Il rassemble des données sectorielles de la vie nationale sur 477 pages. C’est en collaboration avec les administrations et les ministères sectoriels que l’INS a collecté, compiler, traiter et analyser ces données qu’il présente sous forme de tableaux statistiques.
Ce travail a été rendu possible grâce à l’appui technique et financier des partenaires au développement, notamment dont le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale. Dans sa présentation de l’Annuaire statistique 2017, Roger Shulungu Runika, le directeur général de l’INS a souligné qu’il y a eu plusieurs sources de référence dans le passé. Mais il fallait une source de référence fiable pour la diffusion de l’information statistique du pays. Il y a, entre autres, l’instauration d’un cadre de compilation de statistique nationale par le regroupement en un seul volume, les statistiques démographiques, politiques, économiques et sociales du pays.
L’élaboration de cet annuaire 2017 a été réalisée par un cursus large avec l’intégration de toutes les structures productrices de données statistiques, notamment les administrations publiques, les secteurs privés, la société civile, les universités ainsi que les partenaires techniques et financiers. C’est pourquoi, pour bien élaborer ce document, quatre phases étaient nécessaires pour que ces données, une fois publiées, ne soient pas contestées. À savoir, l’identification des services sectoriels producteurs, la collecte, la compilation au traitement et l’analyse des données sous forme de tableaux et, enfin, la validation sectorielle finale.
Près de 82 millions d’hab.
Le document est subdivisé en trois grandes parties : la présentation de la RDC, les statistiques démographiques et sociales, et les Au total, 28 secteurs d’activités sont concernés à travers 813 tableaux indicatifs. Roger Shulungu Runika rappelle que l’annuaire est le document de référence pour renseigner sur le nombre officiel de la population. Suivant le calcul, la population congolaise en général est estimée à 81 994 000 d’habitants. À Kinshasa, la population est estimée aujourd’hui à 12 642 000 habitants sur base des statistiques démographiques et sociales.
Il reste, fait remarquer le directeur général de l’INS, la nécessité de campagne de sensibilisation auprès des services sectoriels, mais aussi de renforcement des capacités des points focaux. Simplement parce que la science et les technologies évoluent en matière de techniques de contrôles, de l’information et de diffusion des données. Roger Shulungu fait le plaidoyer en faveur des agents et cadres de l’INS pour une prime spécifique conséquente.
En ce qui concerne les défis à relever, il fait savoir que la RDC doit pérenniser et systématiser la production de ce précieux document pour que l’INS le publie chaque année. Il faut donc financer un budget conséquent et un appui des partenaires techniques et financiers. Il faut aussi renforcer le leadership et la coordination statistique en termes de planification, alignement, suivi et évaluation.