Ce prix récompense les efforts d’un dirigeant face à une situation de crise économique profonde. L’année 2017 a été particulièrement désastreuse pour l’économie nationale. En début d’année 2018, l’économie mondiale est marquée par la poursuite de l’embellie des cours des principales matières premières exportées, dont le cuivre et le cobalt, mais aussi des cours des produits agricoles, notamment le blé et le maïs…
D’une manière globale, a expliqué à Business et Finances Henri Yav Mulang, le ministre des Finances, on a observé en 2018 un « bon comportement » de principaux indicateurs macroéconomiques. D’après le ministre Yav, « ce bon résultat » est le fruit de l’amélioration de la production dans le secteur minier grâce à la remontée des cours mondiaux des produits miniers exportés et à l’entrée en phase de production de quelques projets miniers ». Selon Henri Yav, ce résultat a été obtenu grâce à la discipline appliquée tant dans la mobilisation des recettes que dans l’encadrement des dépenses publiques.
Face à la détérioration de la situation, le gouvernement a eu la riposte prête. Deux principales catégories des mesures ont été prises en juin 2017.
D’une part, des mesures de resserrement budgétaire ayant pour objectif de maintenir l’équilibre des finances publiques en vue d’éviter des déficits de la trésorerie publique, préjudiciable à la stabilité de la monnaie nationale. Et d’autre part, des mesures visant une mobilisation plus accrue des recettes et une reconstitution progressive des réserves de change.
C’est ainsi qu’ont été prises des mesures sur l’alignement des dépenses aux recettes réellement encaissées et la priorisation des dépenses contraignantes (rémunérations, sécurité et dépenses de souveraineté, CENI et dette extérieure), des mesures de lutte contre la fraude et la contrebande, notamment l’application ferme du décret limitant le nombre des services autorisés à prester aux frontières. D’autres mesures ont porté sur la suppression des taxes illégales sur les importations, la réorganisation du guichet unique du commerce extérieur, l’instauration d’un bulletin unique de liquidation des taxes perçues par les services autorisés à intervenir dans les opérations d’import-export ou à prester aux frontières, sans oublier le rappel de l’application des dispositions de la réglementation de change relatives au rapatriement des devises par les exportateurs, spécialement par les miniers, dans le but de reconstituer les réserves internationales.
Il y a eu également, comme mesure structurelle destinée à booster les recettes fiscales, la tenue du Forum national sur la réforme du système fiscal dont la finalité est de doter le pays d’un système fiscal simple, compétitif et à rendement élevé. Selon le ministre Yav, on retiendra utilement comme principaux acquis de ces mesures, outre l’adoption de plusieurs textes juridiques destinés à encadrer les différentes mesures (décrets, arrêtés interministériels et ministériels, circulaires), touchant les secteurs des finances, du commerce extérieur, de l’économie nationale, mines, portefeuille et de la réglementation de change), l’accalmie de la surchauffe enregistrée sur le marché de change, la stabilisation relative de la valeur de la monnaie nationale, la réduction du taux d’inflation mensuel et le relèvement progressif et substantiel du niveau des recettes de l’État et des réserves internationales.
Pour lui, les résultats ainsi obtenus dénotent des « efforts notables » déployés pour stabiliser le cadre macroéconomique. Sur le plan budgétaire, en général, et pour ce qui est de la mobilisation des ressources internes en particulier, le ministre des Finances est d’avis que « l’entrée en vigueur du code minier et la mise en œuvre effective de la réforme fiscale dont les premières mesures d’application immédiate ont été intégrées dans la loi de finances 2018, sont d’une importance capitale pour permettre à l’État de faire face à ses engagements au cours de cette année électorale, tout en préservant les équilibres macroéconomiques ».