Le sacre du téléphone mobile

En 2017, l’Afrique subsaharienne devrait compter 346 millions d’utilisateurs uniques, soit un taux de pénétration de 37,6 %, contre à peine 14,6 % en 2007. Le déploiement des réseaux (3G, 3,5G et 4G), quelle que soit la famille retenue, la connectivité constitue l’enjeu technologique majeur de la prochaine décennie.

Avec un taux de pénétration des télécoms d’environ 25 %, la République démocratique du Congo constitue en Afrique subsaharienne un marché national très porteur. Non seulement pour les opérateurs réseaux de téléphonie mobile, mais aussi pour les fabricants de téléphones mobiles. Selon des statistiques du cabinet Target Sarl, on compte aujourd’hui plus de 46 millions d’utilisateurs de téléphone mobile en RDC, soit 54 % de la population totale. L’étude annuelle de Target réalisée dans les 26 provinces du pays place Vodacom en tête parce que mieux implanté à travers le pays. Vodacom est présent dans plus de 900 localités pour un total de plus de 13 millions d’abonnés. Il est suivi de près par Airtel, avec environ 13 millions d’abonnés ; Orange qui a racheté Tigo, avec plus de 10 millions d’abonnés ; et Africell, le tout dernier à s’implanter avec près de 9 millions d’abonnés. Concernant les marques des smartphones, 4 personnes sur 10 interrogées par Target ont un Samsung.

La téléphonie mobile permet aujourd’hui de connecter les villes et les territoires du pays grâce au système GSM. C’est en 1986 qu’on assista à la naissance de la première société de téléphonie cellulaire, TELECEL, qui s’était vue attribuer la totalité de la gamme de fréquences utilisables et même d’un préfixe réservé à l’extension ultérieure de l’Office des postes, téléphone et télécommunications du Zaïre (OPTZ). Quatre ans plus tard, le gouvernement décida de libéraliser. En 2003, le pays s’ouvrit au monde grâce cette fois-ci à la téléphonie cellulaire. Et depuis des opérateurs de téléphonie cellulaire se sont multipliés. L’expansion de la téléphonie mobile avec la forte augmentation du nombre d’abonnés – de quelques milliers seulement à la fin des années 1990 à plus de 46 millions à ce jour – a eu un impact significatif sur le Produit intérieur brut (PIB).

Le boom du téléphone mobile a permis aux opérateurs de se déployer à travers le pays en réduisant le taux de chômage. L’internet qui a été introduit vers 1995 grâce à des initiatives privées de quelques cybercafés, n’est plus un luxe pour la majorité de la population dont le revenu est faible. Il est désormais possible de « naviguer » à partir de son smartphone et à moindre coût. La RDC s’est engagée à entreprendre plusieurs projets NTIC de transformation. Premièrement, le projet de couverture nationale vise à étendre l’accès des zones reculées au haut débit, et à se rapprocher de l’accès universel à la large bande. Le pays envisage également de se raccorder au système de câble en fibre optique de l’Afrique de l’Ouest, grâce au Projet du système de câble ouest-africain (WACS). Enfin, il mettra en œuvre une stratégie de connectivité efficace pour accroître l’efficacité de l’État.