La République démocratique du Congo se classe première au classement des économies ayant le Produit intérieur brut (PIB) le plus important des pays d’Afrique subsaharienne ayant le français comme première langue officielle. Les pays comme le Rwanda, l’Angola et la Guinée équatoriale ne sont pas pris en compte. Toutefois, avec un PIB équivalent en numéraires à quelque 44,73 milliards de dollars, la RDC surclasse la Côte d’Ivoire (38,496 milliards de dollars) ou encore l’Ile Maurice qui n’est qu’au sixième rang avec 14 406 milliards de dollars. Le quinté de tête est en effet complétée par le Cameroun (32,625 milliards de dollars), le Sénégal (16,963 milliards de dollars) et le Gabon (16,186 milliards de dollars).
Par ailleurs, dans son récent Guide de cadrage macroéconomique, le ministère du Plan table sur un PIB de 18 % sur la période 2015-2018, avec une part prépondérante du secteur privé de 11,2 %.
Secteur privé
Le ministre d’État en charge du Plan, Modeste Bahati Lukwebo, fonde, en effet, ses projections sur des investissements escomptés par la RDC courant 2018.
Point de soucis politiques internes comme le redoutait l’ancien 1ER Ministre, Augustin Matata Ponyo, le maintien du PIB à 18 % est plutôt tributaire de la poursuite de l’amélioration du climat des affaires à travers le pays, fait-on comprendre au ministère du Plan. Selon le Guide de cadrage macroéconomique, pendant la période prévisionnelle précitée, la demande extérieure nette aurait une très faible incidence sur la croissance en raison de l’absence d’effets bénéfiques de l’accroissement des recettes d’exploitation par l’accroissement des importations en biens d’équipements et biens intermédiaires. Aussi l’optique du PIB emploi indique que la croissance projetée pour la période susmentionnée serait soutenue principalement par la demande intérieure sous l’impulsion de la consommation finale.
Rapportée au PIB, cette consommation devrait se situer en moyenne annuelle à 84 % du PIB. Ce niveau attendu s’explique essentiellement par le comportement du secteur privé qui serait autour de 68,6 % du PIB en moyenne contre 15,4 % du PIB attribuables au secteur publique. Cette prédominance de la part de la croissance globale dans le PIB se justifie par l’amélioration du pouvoir d’achat des revenus fixes et de la prévisibilité des agents économiques du fait dans la durée de la stabilité externe et interne de la monnaie nationale. Ç’a tout l’air exotérique le Guide du cadrage macroéconomique du ministère du Plan.
PIB ça vaut quoi en termes de salaires, de logement, du pain quotidien, de soins de santé, d’accès à l’eau et à l’électricité ou de scolarisation des enfants?
Sous ce prisme, le PIB de la Côte d’Ivoire ou du Sénégal est de loin supérieur à celui de la RDC. Ce n’est pas les experts en PIB de la BAD qui nous contrediront.
Donquichottisme
Le sénateur Mokonda Bonza avait étalé au grand jour la faiblesse d’un tel indicateur sur le train-train quotidien de la population, à la suite d’une question orale avec débat posée au 1ER Ministre, Matata Ponyo. L’apodose de l’ancien directeur de cabinet du Maréchal Mobutu Sese Seko avait tout l’air d’un réquisitoire contre un prétendu adepte de Keynes mis à nu, après avoir longtemps ébloui l’opinion avec des paradigmes « bretton-woodiens ». PIB, taux de croissance, taux d’inflation, bref toute l’architecture Ecofin de l’homme à la cravate rouge a été démolie comme un gratte-ciel en papier.
Dans la Chambre haute du Parlement, l’on ironisait en parlant plutôt de PBI – politique de bonne influence – du gouvernement plutôt que de PIB.
La primature a dû recruter des mercenaires parmi les profs d’économie vachement payés pour tenter de laver l’opprobre à travers des longues tribunes dans les médias. Sans succès. La réalité a rattrapé les R-dCongolais. La grande pauvreté s’installe, la classe moyenne se réduit en un cercle des parasites du régime. Les Documents de stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté, DSCRP1et 2 ainsi que le Programme d’actions du gouvernement (Matata Ponyo) 2012-2016 sont arrivés à échéance sur un constat d’échec. Les OMD, Objectifs du millénaire pour le développement, un lamentable raté. Et pourtant, sur papier, on veut y croire. Demain, le vinaigre deviendra du vin.