Et cela sans doute grâce à la reine d’Angleterre. Dont la vie a inspiré la série The Crown produite et diffusée par Netflix. C’est l’un des succès planétaires du moment, de quoi aimanter des millions de nouveaux abonnés. Avec 8 millions de plus au dernier trimestre de 2017, Netflix a bouclé une nouvelle année record, dépassant largement la barre des 100 millions de clients, ils sont exactement 117 millions à travers le monde. Le Nasdaq, la bourse des valeurs technologiques, a célébré cette performance en faisant bondir l’action. C’est ce qui lui a permis de franchir ce cap des 100 milliards de dollars de valorisation boursière.
Des milliards de dollars pour les nouveaux projets
Netflix promet une suite au film Bright de Will Smith qui a lui aussi cartonné, de nouvelles séries pour conserver le public conquis et en attirer d’autres, ainsi qu’une trentaine de productions dans d’autres langues que l’anglais.
Il y a cinq ans, les cent millions de dollars dépensés pour la série House of Cards ont fait tousser les analystes financiers, et cette année les huit milliards annoncés sont fêtés par la Bourse. L’entreprise a même déboursé 39 millions sans provoquer le moindre remous des marchés pour retirer les épisodes inédits de House of Cards où apparaissait Kevin Spacey. L’acteur vedette de cette série ayant été balayé par la déferlante Weinstein.
Un niveau d’endettement préoccupant
Le passif de Netflix a explosé. Le montant de sa dette ajouté aux droits payés à l’avance pour la diffusion des séries fabriquées par d’autres studios a quadruplé en cinq ans. Netflix suit en fait la même stratégie qu’Amazon, Uber ou Tesla. Pour établir sa position dominante et la consolider, il brûle beaucoup de cash, il emprunte, c’est la fuite en avant, et il n’a pas vraiment d’autre choix parce que la concurrence commence à montrer les dents. Hulu, un inconnu en Europe, a été racheté par Disney. Il va donc récupérer le fabuleux catalogue du studio mythique de cinéma. Disney était jusqu’à maintenant un partenaire de Netflix, en lui fournissant des films ou des séries, les contrats seront honorés, mais il passe à la concurrence. De quoi être vigilant. Pour l’instant le patron de Netflix n’est pas très inquiet, son service aspire plus de la moitié du marché américain.