Le système financier congolais en bref

Le taux d’accès aux services financiers est encore le plus faible en Afrique subsaharienne. Les banques peinent à retrouver la confiance des consommateurs à cause d’insolvabilité et de manque de transparence, notamment sur la tarification des produits,

Le moins que l’on puisse dire est que les réformes économiques du gouvernement en vue de rétablir les équilibres fondamentaux du cadre macroéconomique ont permis d’assainir le secteur financier. À ce jour, l’architecture financière de la République démocratique du Congo a connu d’importants aménagements. C’est ainsi, par exemple, que le nombre de banques commerciales a sensiblement augmenté, plusieurs autres types d’institutions financières (institutions de micro-finance, coopératives d’épargne et de crédit, messageries financières…) se sont développés et le taux de bancarisation s’est accru.

D’après les données de la Banque centrale du Congo (BCC) de 2013, le secteur financier congolais est constitué de 18(-2) banques commerciales, d’une banque de développement (SOFIDE), d’une institution spécialisée dans le financement de l’industrie (FPI), de trois sociétés financières, d’une société d’assurance (SONAS) et de l’Institut national de sécurité sociale (INSS), de 149 institutions financières de proximité (qui incluent 126 coopératives d’épargne et de crédit et 23 institutions de micro-finance), de 43 messagères financières, et de 16 bureaux de change. Les trois établissements de monnaie électronique (EME), filiales des opérateurs de télécommunications (Airtel Money, MPesa et Orange Money), qui proposent des produits de mobile banking sont les derniers entrants dans le secteur. Ne manquent à la chaîne que les fonds de pension ou de retraite.

D’une part, ces « performances » s’expliquent par l’amélioration de la supervision du système financier (grâce à un réaménagement du cadre légal et réglementaire, ainsi qu’à un renforcement des normes de gestion prudentielle, explique-t-on à la BCC), le redressement des banques en difficultés, et la liquidation des banques et COOPEC dont les perspectives de redressement étaient totalement compromises. Et, d’autre part, elles s’expliquent par le développement des activités économiques au cours de ces quinze dernières années, avec un taux de croissance moyen autour de 5 %. Il est certes vrai que l’accès aux services financiers s’accroît depuis 2000, comme l’atteste l’accroissement du taux de bancarisation. Mais, la RDC demeure encore un pays où l’inclusion financière est très faible. Le taux d’accès aux services financiers se chiffre autour de 6 % de la population totale, alors que la moyenne en Afrique subsaharienne est autour de 30 %.

Aussi, en plus de l’absence de confiance des consommateurs vis-à-vis des prestataires de services financiers du fait d’antécédents d’insolvabilité, il y a le manque de transparence vis-à-vis des clients. Une telle situation a des répercussions sur la tarification des produits, le traitement des clients et sur l’utilisation des voies de recours en cas de litiges entre prestataires des services et clients.