INDICES. Sur la semaine du 3 au 9 février, en Asie, le Nikkei avait perdu 0.6 % tandis que le Hang Seng a gagné 1.6 % et le Shanghai Composite 1.4 %. En Europe, le vendredi 14 février, le CAC40 est revenu au contact de ses records annuels, enregistrant une performance hebdomadaire de 0.7 %. Le Dax a évolué, quant à lui, à son zénith et a gagné 1.7 %, alors que le Footsie s’est effrité de 0.6 %. Pour les pays périphériques de la zone euro, le Portugal a engrangé 0.7 % et l’Espagne 1.5 %. Aux États-Unis, le Dow Jones s’est adjugé 1.1 %, le S&P500 1.4 % et le Nasdaq100 a progressé de 2.2 %.
Sur les matières premières, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont conjointement révisé à la baisse leurs prévisions de croissance de la demande de pétrole en 2020, en raison des mesures de confinement prises par les autorités chinoises. L’AIE estime que les conséquences seront « significatives » sur la consommation de pétrole en Chine et table sur une baisse de la demande sur le premier trimestre, une première depuis plus de dix ans.
Les cours se sont toutefois redressés sur la semaine du 10 février au 16 février. Les opérateurs espèrent un geste fort de l’OPEP+ pour réguler l’offre mondiale. Le Brent est remonté à 56.4 dollars, de même pour le WTI à 51.5 dollars le baril. Le prix de l’or, quant à lui, s’est stabilisé proche de ses sommets à 1 575 dollars, toujours recherché par les investisseurs.
L’argent a continué son surplace à 17.7 dollars. L’atmosphère reste pesante sur le compartiment des métaux industriels, en première ligne face à la crise du coronavirus. Les principales composantes se sont offert néanmoins un timide rebond la semaine dernière, à l’image de l’avancée du cuivre (+1.1 % à 5 716 dollars), du nickel (+2.31 % à 1 3065 dollars) ou du plomb (+2.29 % à 1 877 dollars).
Les marchés
À l’image de son indice de référence en hausse presque perpétuelle, Lonza Group accumule déjà 18 % depuis le début d’année et se positionne en tête des hausses du SMI. Le groupe, localisé à Bale, figure parmi les leaders mondiaux du développement, de la fabrication et de la commercialisation de produits chimiques.
Déjà largement sollicitée en 2019, l’action gagne ainsi plus de 50 % sur un an glissant. La croissance des marges constitue un des atouts de l’entreprise historique suisse, créée il y a 120 ans. Pesant à ce jour 31 milliards de dollars, elle ne représente pourtant que 2.7 %, en termes de pondération indicielle.
Les résultats annuels sont convaincants, avec une croissance des ventes de 6.8 % et une marge opérationnelle de 27.4 %. Le moteur de cette performance provient du segment Pharma Biotech et Nutrition (80 % du CA), avec une hausse de 11 % des ventes pour une marge d’Ebitda à 32.9 %. Ses niveaux de valorisation (37x les BNA escomptés de 2020) s’expliquent par son taux de croissance et par sa profitabilité, en parallèle à une forte réduction de son endettement. Les investisseurs saluent largement ces bons critères fondamentaux.
Le marché des obligations d’État continue d’être soumis aux aléas du coronavirus. En réaction à sa propagation, les investisseurs se sont précipités vers des valeurs refuges, telles que les titres de la dette publique de la zone euro. Les rendements se sont donc détendus une nouvelle fois sur le Vieux-continent, à l’image du Bund, avec un rendement à -0.4 % ou encore de l’OAT française, à -0.15 %. Cet environnement fragile a encore été perturbé par l’évaluation de la Commission européenne dans ses prévisions économiques stables à 1.2 %, ce qui a aussi profité aux pays du sud. Les taux principaux, italien (0.90 %), espagnol (0.28 %) et surtout grec (0.91 %) ont connu des trajectoires baissières.
En effet, le rendement de l’emprunt d’État grec à 10 ans a touché un nouveau plus bas historique. Il y a un an seulement, cette même référence avoisinait encore 4 %. Fin janvier, Athènes a pu se financer sur 15 ans, une première depuis 2009.
La dette suisse reste très prisée par les investisseurs bien qu’elle génère un intérêt débiteur de -0.70 % et de son côté, le Tbond américain voit également son rendement se réduire à 1.59 %.
Le dollar en hausse
Au plus bas depuis 3 ans, la monnaie unique souffre, plombée par des inquiétudes grandissantes sur la santé de l’économie européenne et la situation de l’Allemagne. L’autre facteur baissier de la parité EUR/USD a été la hausse du billet vert, qui poursuit sur sa lancée de la semaine dernière. La parité majeure se traite sous 1 0850 dollars et ouvre d’autres cibles baissières.
Toujours en Europe, la livre sterling réagit positivement, à l’annonce d’un plan de relance, le couple GBP/CHF progresse de 200 points de base à 1.28 CHF. Cet élan haussier se vérifie également contre le dollar, à 1 305 dollars ou contre la monnaie unique à 0.83 GBP, un plus bas de 4 ans. Le dollar termine donc la semaine en hausse face aux autres grandes devises, à la faveur de données montrant que l’économie américaine se porte bien mieux qu’ailleurs dans le monde. Cette dernière à une nouvelle fois fait preuve de dynamisme en janvier, à l’image des fortes créations d’emplois et d’une reprise de l’activité manufacturière.
La hausse du billet vert se confirme sur tous les fronts, comme face à la devise brésilienne à 4.36 BRL, qui marque un record historique ou comme face à d’autres monnaies refuges comme le yen (-140 points de base à 109.8 JPY) et le franc suisse à 0.97 CHF (+150 pts).
Statistiques économiques. Fragilisée par des chiffres décevants sur la production industrielle en Allemagne ainsi qu’en France et en Espagne, l’Europe conserve une croissance atone.
Ces statistiques relancent les craintes de récession, malgré la politique de taux d’intérêt négatifs menée par la BCE pour stimuler l’économie. Les investisseurs dans la zone euro ont, par ailleurs, perdu de leur optimisme en janvier. L’indice Sentix du moral des investisseurs a reculé à 5,2 sur le mois après 7,6 en décembre. La décélération du commerce mondial, la crise sanitaire chinoise et le Brexit pèsent sur le Vieux Continent. Les dernières prévisions institutionnelles tablent sur un rythme de croissance de 1.2 % pour cette année et la suivante.
Aux États-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté moins qu’attendu (210k) et l’inflation de base (core CPI), en rythme annuel, progresse de 2,3 %, un chiffre inchangé par rapport à ceux des trois mois écoulés. Cette semaine sera chargée, avec les minutes des banques centrales (Fed et BCE). Plus tard, les publications des « Flash PMI » indicateurs, établis par l’institution IHS Markit auprès des directeurs d’achats, apporteront une vue pertinente de l’économie depuis leurs entreprises.
Les actions gardent la cote. Les éventuelles répercussions économiques du coronavirus restent un sujet de discussion sur les marchés financiers, même si le risque sanitaire n’exerce pas spécialement de pression particulière sur les prix des actions. Et pourtant, lors des publications, les sociétés n’oublient pas d’évoquer les conséquences possibles du virus sur leur activité. La Fed l’a rappelé la semaine dernière, en stigmatisant l’impact probable sur l’économie chinoise.
La résilience des marchés reste pour le moins surprenante et peut trouver une explication dans sa valorisation comparative. En effet, la prime de risque qui mesure l’attractivité d’une classe d’actifs (actions) par rapport au taux des emprunts souverains se situe proche des plus hauts historiques et se veut, par conséquent, rassurante pour les marchés. L’originalité réside dans l’élévation de cette prime de risque alors que les indices battent des records. La persistance de taux négatifs en Europe n’y est pas étrangère et prolonge, de ce fait, la vertu attrayante des actions.