Petit à petit, l’oiseau bleu Twitter fait son nid et c’est clairement un futur pan de son économie qui se révèle. Après le rachat de Gnip, Twitter solidifie un modèle économique (business model) qui, à ses débuts, lui faisait clairement défaut. Twitter ajuste même le débit de ses robinets d’information en fonction de ses clients Google, Meerkat ou autres…
Twitter avec ses 140 signes permet à la planète entière de s’exprimer, faire du bruit avec des tweets incessants. Son business model, c’est-à-dire comment devenir rentable, n’avait pourtant jamais été clairement défini. L’engouement et la frénésie suffisaient à ses débuts. Depuis quelque temps, on en sait un peu plus sur les orientations économiques de l’oiseau bleu qui se plaît ainsi à collecter les données de ses utilisateurs pour mieux les renégocier. Car comme chaque tweet s’additionne aux autres, les brindilles accumulées permettent à l’oiseau Twitter de mieux structurer son nid économique.
« Une évolution de maturité »
La société Visibrain analyse ces données rachetées à Twitter pour mieux éclairer ses clients. Selon Jean-Christophe Gatuingt, co-fondateur et directeur produit de Visibrain, « il n’y a pas grand-chose qui change depuis l’année dernière et le rachat de Gnip. C’est la volonté d’un business model autour de la donnée. C’est très cohérent comme stratégie, c’était un peu même un secret de polichinelle. »
Gnip, racheté 134 millions de dollars en 2014, permet d’accéder aux données des utilisateurs de Twitter qui sont protégées depuis le début avec un système appelé Firehose. Quelques acteurs avaient le droit de les acheter comme Datasift ou Gnip pour les analyser. Mais depuis le rachat de Gnip en 2014 par Twitter, les robinets seront fermés en août et l’exclusivité totale pour l’oiseau. « C’est une évolution de maturité » selon Jean-Christophe Gatuingt.
Le nid d’informations collectées par Twitter
Twitter possède ainsi des robinets d’information surpuissants qui abreuvent d’informations ses abonnés et éclairent aussi les marques ou autres acteurs économiques, que ce soit dans le domaine de l’information, le marketing, la publicité… Twitter peut donc négocier ses connaissances. Des connaissances qui séduisent aussi Google, fanatique du référencement, qui n’avait pas encore accès, jusqu’à peu, au nid d’informations collectées par Twitter. C’est chose faite maintenant et le géant peut donc référencer les tweets, les collecter. « Google possède le même accès que Gnip même si Google n’est pas autorisé à revendre cette donnée », précise Jean-Christophe Gatuingt.
Alors chez Twitter on ferme ou on filtre l’eau des robinets, car quand la petite application de partage de vidéo en direct Meerkat prenait de l’ampleur devant Periscope, un futur produit maison, c’est un robinet permettant le partage que Twitter a fermé. Et Meerkat va sans doute décrocher au profit de Periscope. Rude loi des nouvelles technologies.