SELON les explications d’Ibrahima Diouf, le directeur d’Ecobank International, relayées par Bénin TV, les importations de produits manufacturés, notamment dans l’électronique, le solaire, et la construction, pourraient coûter très cher pour l’Afrique, et donc être peu rentables pour les importateurs. La conséquence sera que le commerce entre l’empire du Milieu et le continent africain qui a décuplé ces dix dernières années, va s’étioler.
Par ailleurs, la Chine est aujourd’hui le plus grand partenaire commercial de l’Afrique et rivalise avec les États-Unis et d’autres puissances mondiales. L’investissement chinois est très important, notamment dans l’extraction des ressources et des matières premières. Le commerce entre la Chine et l’Afrique a, en effet, atteint 85,3 milliards de dollars au premier semestre, augmentant de 19 % en glissement annuel, et atteint 170 milliards de dollars à fin 2017.
De janvier à juin 2017, la Chine a, en effet, importé 38,4 milliards de dollars de produits africains, dont des minéraux, des produits agricoles et des fruits, en augmentation de 46 % par rapport à la même période en 2016, alors que les exportations ont rebondi de 3 % pour atteindre 47 milliards de dollars. Les équipements du secteur du transport sont devenus un point positif dans les exportations chinoises vers les pays africains, avec les équipements navals, ferroviaires et aéronautiques en hausse respectivement de 200 %, 161 % et 252 %, grâce à une plus forte coopération sur des projets de construction. Ainsi de 85.3 milliards de dollars au premier semestre 2017, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont atteint les 98,8 milliards de dollars au premier semestre 2018, soit une augmentation en glissement annuel de 16 %.
Un milliard de dollars
Concernant la RDC, les échanges avec la Chine se chiffrent à 1 milliard de dollars, en termes d’exportations annuelles, soit 60 % des importations congolaises, selon l’Office de gestion du fret multimodal (OGEFREM). L’établissement public a d’ailleurs conclu un partenariat avec la firme chinoise Golden Coast Port Group, qui va désormais assurer au départ de la Chine, la couverture et la traçabilité du fret à destination de la RDC. Et dans le cadre du contrat de mandat spécial que l’OGEFREM a signé avec Golden Coast, il y a aussi l’ouverture d’un centre d’information économique et commerciale à Shanghai, l’une des plus grandes places financières au monde.
Donc, la RDC aura pied sur terre à Shanghai, a déclaré Patient Sayiba Tambwe, le directeur général de l’OGEFREM. Mais la firme chinoise ne compte pas parmi les 50 grands opérateurs mondiaux du secteur. Le choix du lilliputien Golden Coast est sans doute dû au petit volume du fret géré par l’Office. Cependant, pour son DG, l’objectif du contrat conclu avec Golden Coast est de renforcer le système de la traçabilité du fret congolais, de bout en bout (du fournisseur jusqu’au consommateur) et tenir des statistiques fiables en vue de mieux promouvoir le commerce extérieur dont les prévisions des recettes pour l’exercice 2018 sont de l’ordre d’environ 37 milliards de francs, soit environ 21 millions de dollars.
La guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine aura-t-elle un impact sur l’import-export congolais comme le redoute le numéro un d’Ecobank International sur tout le continent africain ? Même si, officiellement, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) ne s’est pas encore prononcé, quelques opérateurs économiques affiliés à ce patronat disent, en privé, ne rien craindre du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis.