Le gouvernement envisage d’atteindre une croissance de 10, 4 % l’année prochaine, pour avoir les moyens de sa politique.
Le Gouvernement tient à ne pas faire du Budget un sujet tabou. A ce sujet, le Vice premier ministre en charge du Budget, Daniel Mukoko Samba a dévoilé lors du « Séminaire d’orientation budgétaire », les grandes lignes des politiques publiques à inscrire dans la loi des finances 2015 telles que programmées dans le document intitulé « Programmation budgétaire des actions du gouvernement » (PGAG) 2015-2017, dans quelques secteurs de la vie. Cette option vise à susciter l’adhésion des partenaires sociaux aux actions et orientations du Gouvernement.
D’après Daniel Mukoko, sur le plan économique, le gouvernement va travailler pour la consolidation de la stabilité du cadre macro-économique, la promotion d’une croissance forte ainsi que la création d’emplois. Concrètement, dans les perspectives, le gouvernement projette d’atteindre un taux de croissance de 10,4 % en 2015, contre près de 9% en 2014 et de maintenir l’inflation aux alentours de 3 %.Ainsi, la politique budgétaire pour cet exercice va viser, d’une part, à accroître le niveau des recettes publiques et, de l’autre, à rationaliser les dépenses publiques, en améliorant à la fois leur qualité et leur composition. Et pour maintenir la stabilité macroéconomique, il sera proscrit tout recours au financement budgétaire. Aussi, les ressources budgétaires consacrées à l’amélioration du cadre de vie et des conditions sociales de la population passeront-elles de la moyenne de 22% entre 2010-2014, à 37 % entre 2015-2017.
Par ailleurs, si en matière de santé, le gouvernement envisage de mener, pour la période 2015-2017, des actions dont l’objectif final est de réduire la vulnérabilité, la mobilité et la mortalité dans le pays, dans le domaine de l’éducation, il va s’atteler à réaliser des actions contenues dans le’’ Plan intérimaire de l’éducation’’,où tous les cycles sont concernés ; de la section maternelle à l’université, passant par les niveaux primaires et secondaires. En matière agricole, les efforts vont s’intensifier dans le souci de permettre à ce secteur de contribuer réellement à la croissance économique et à la création d’emplois, en passant par l’accroissement de la production et de la productivité agricole, étant entendu que la lutte contre la pauvreté passe par la relance du secteur agricole surtout en milieu rural. Il est prévu la création des richesses en milieu rural par l’amélioration qualitative et quantitative des infrastructures afin d’accroître l’accès à l’eau potable, la desserte en électricité ainsi que l’augmentation de l’accès des paysans aux marchés.
La politique du Gouvernement en matière du tourisme pendant cette période va consister à opérer des investissements indirects et induits relatifs à ce secteur. Tandis que celle dans le secteur des transports va tourner autour de trois axes principaux que sont : la restauration de la boucle interne, le rétablissement progressif de l’inter-modalité des réseaux et la connectivité aux corridors régionaux. Le Budget 2015 a aussi prévu une part significative à la mise en œuvre des réformes profondes de la Police nationale, de l’Armée et la justice et autres services de sécurité. La diplomatie et la coopération seront renforcées. La première sera assainie avec la fermeture de certaines ambassades et postes diplomatiques et le paiement des cotisations aux structures internationales, pour redorer l’image de la RDC.
Pour Daniel Mukoko, les critiques, suggestions et recommandations émises lors du séminaire permettront d’améliorer le document de Programmation budgétaire des actions du gouvernement avant son adoption au Conseil des ministres et sa transmission au Parlement dans le cadre de l’examen et du vote de la loi des finances de l’année 2015. Cet échange, a-t-il précisé, relève du principe de la transparence qui permet à tout congolais non seulement de suivre et de contrôler ,dans le cadre du contrôle citoyen, l’action du gouvernement, mais aussi de participer, en amont, à l’alignement des priorités pour un meilleur accès aux services sociaux de base : l’éducation, les soins de santé, l’alimentation de qualité, l’eau potable, l’énergie électrique, le transport en commun et les routes.
« Aujourd’hui, collaborer avec les organisations de la société civile, les syndicats et les partenaires techniques et financiers est une démarche de transparence et de participation citoyenne pour une meilleure gouvernance financière, car cela suscite la compréhension du ‘’Programme des actions du gouvernement (PAG) et l’adhésion de toutes les parties prenantes », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Pour accroître la capacité d’absorption des ressources extérieures, le gouvernement va multiplier des rencontres avec le groupe inter-bailleur en vue de mieux aligner les actions à financer par ces ressources et les contreparties correspondantes, ce qui permettra d’améliorer le taux d’exécution tant budgétaire, financière que physique. Une collaboration plus étroite pouvoir central-provinces sera également de mise pour une meilleure absorption des ressources transférés ».
Au terme des travaux de séminaire, les participants ont formulé des recommandations à l’endroit du gouvernement, en vue de trouver des moyens pour financer ses actions. Il s’agit notamment de l’organisation d’une table ronde pour dégager des pistes de maximation des recettes et de lutte contre la corruption, le renforcement du contrôle des régies financières, la nécessité d’assurer le suivi efficace de la production du cuivre, évaluer l’investissement de Tenke-Fungurume et de KCC en matière de production de cuivre et de cobalt, de hisser la production pétrolière et celle du bois et l’évaluation de la réforme des entreprises publiques.
Pour mémoire, le Chef de l’Etat avait promulgué le 1er février 2014, la loi des finances 2014 avec un budget évalué à 8,9 milliards USD. Ce budget a connu une augmentation de 14% par rapport à celui de 2013.Pour assurer les dépenses, le gouvernement avait recouru aux crédits provisoires pendant tout le mois de janvier.