RDC : plaidoyer pour le retour à l’AGOA

 La RDC a été suspendue de l’AGOA depuis 2010. (Photo DR)
La RDC a été suspendue de l’AGOA depuis 2010. (Photo DR)

A Washington, les dirigeants du continent ont sollicité le renouvellement de l’AGOA, loi américaine qui favorise les exportations des pays africains vers les Etats-Unis sans frais de douane. La RDC, suspendue depuis 2010 de ce processus, garde toute sa chance de faire un come-back, à condition de se plier à certaines conditions dont le respect des droits de l’homme.

La loi américaine AGOA offre des avantages certains.

Bâtonnier Coco Kayudi

Le barreau de Kinshasa/Matete et l’Association Congo synergie pour le développement et l’investissement (CSDI) ont lancé, au début du mois d’août, une réflexion sur le thème : « la République démocratique du Congo et l’AGOA, plaidoyer pour le retour. » Le bâtonnier Coco Kayudi a appelé au renforcement des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique, particulièrement avec la RDC. Cela a permis au pays de réaliser des économies réelles du fait des préférences commerciales liées à l’AGOA. Selon cet intervenant, des statistiques de 2009 avant l’exclusion de la RDC de l’AGOA indiquent un montant d’environ 300 millions de dollars d’économies réalisées, au titre des exportations d’un certain nombre de produits dont les minerais ainsi que les produits agricoles et pétroliers. Pour lui, « la loi américaine AGOA offre des avantages certains » Cela, a-t-il poursuivi, constitue un privilège en termes de partenariat commercial, mais aussi des opportunités importantes à encourager, qui sont de nature à permettre à l’Etat congolais de disposer des moyens suffisants pour la mise en œuvre de sa politique économique.

Le respect des droits de l’homme

Ce bâtonnier a souligné que la mise en œuvre d’un tel partenariat nécessite que l’Etat observe un certain nombre de conditions dont le respect des droits de l’homme, et en particulier des droits des travailleurs que prône Washington. Même si la RDC se trouve dans un contexte post-conflit, Coco Kayudi est d’avis que ces efforts doivent être soutenus pour espérer que ce plaidoyer puisse porter des dividendes. Il a rappelé que « lorsque les Etats-Unis ont exclu la RDC de l’AGOA, en 2010, le problème se trouvait, dans la perception américaine, non seulement sur des questions liées à la promotion et à la sauvegarde des droits de l’homme mais également sur celles concernant la protection de ces droits.

Le barreau, qui se présente comme le fer de lance au sein de la société civile, accorde un intérêt particulier à cette question. Lors d’un récent séjour aux Etats-Unis, le bâtonnier Coco Kayudi avait initié des contacts avec les milieux universitaires et la société civile, pour défendre le retour de la RDC à cette organisation. Pour lui, le débat et la réflexion devraient se poursuivre au niveau national. Le barreau s’est engagé à poursuivre le lobbying et le monitoring de l’ensemble des réformes et décisions qui doivent être prises pour cette fin. En marge du sommet Etats-Unis-Afrique, le président américain Barack Obama s’est engagé à renouveler et à améliorer cet accord de libre échange. Il a aussi insisté sur le respect de la bonne gouvernance et des droits de l’homme.

L’Association Congo Synergie pour le développement et l’investissement, à travers ses « Journées émergence Congo », tient à informer les congolais sur l’état des ressources naturelles diversifiées du pays afin que soit assurée leur gestion et contribuer à l’accélération de la croissance ainsi que la promotion des valeurs universelles que sont la démocratie, la paix et la bonne gouvernance.