Les guerres en Afrique alimentent les réseaux de prédation

L’occupation de l’est du Congo par les troupes rwandaises et ougandaises s’était traduite par un pillage des ressources naturelles d’une ampleur inégalée. Ce pillage a fait l’objet de plusieurs évaluations, notamment par un groupe d’experts des Nations unies. Kinshasa revoit toujours à la hausse les chiffres avancés.

Combien la violation de ses frontières et l’exploitation de ses ressources par ses voisins ont-elles coûté à la République démocratique du Congo ? Pour le gouvernement, le pillage et l’exploitation illégale des ressources du pays dépassent de loin le constat établi par le panel des experts des Nations unies.

Ce phénomène, selon Kinshasa, concerne l’ensemble des ressources qu’elles soient minérales, écologiques, agro-pastorales, financières, énergétiques, industrielles et, surtout, humaines. En ce qui concerne le diamant de joaillerie, des sources indépendantes crédibles évaluent les exportations rwandaises, ougandaises et burundaises des diamants de joaillerie à quelque 12,967 millions de carats, pour une valeur de plus de 427 millions de dollars de 1998 à mai 2001.

Par ailleurs, Kinshasa considère que l’estimation d’un groupe d’experts des Nations unies selon laquelle le coltan a déjà rapporté au Rwanda environ 250 millions de dollars est sous-évaluée au regard du montant avancé par la Commission des experts nationaux indépendants pour la période allant de 1998 à mai 2001 qui est de plus de 774 millions de dollars. Autre constat, le rapport sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la République démocratique du Congo s’est limité à décrire le pillage systématique des ressources. Le gouvernement avait, quant à lui, procédé à une première évaluation sommaire pour chiffrer l’ampleur de ce pillage.