ALORS que l’Europe et les États-Unis progressent, l’Asie est en proie à des prises de bénéfices, avec la montée des tensions sino-américaines. La semaine dernière, le Nikkei a rendu une partie de ses gains du début de la séquence hebdomadaire, mais engrange malgré tout 1.8 % sur les cinq dernières séances. Le Hang Seng a reculé de 2.26 % sur la même période et le Shanghai Composite a cédé 7.6 %, après sa hausse de 7.3 % la semaine précédente. En zone euro, tous les indices ont repris des couleurs. Le CAC40 s’est adjugé 1.7 %, le Dax 2.1 % et le Footsie 2.3 %. L’Espagne a gagné également 1.2 % et l’Italie 2.8 %. Aux États-Unis, une fois n’est pas coutume, le Nasdaq100 a enregistré une perte hebdomadaire de l’ordre de 2.4 %, alors que le Dow Jones a engrangé 2.2 % et le S&P500 a performé de 0.8 %.
Marché actions
Fondée en 1978, l’entreprise française de biotechnologie Stedim fit son entrée à la Bourse de Paris en 1994. Quelques 13 ans plus tard, elle fusionne avec la division biotechnologie du groupe allemand Sartorius AG pour donner naissance à Sartorius Stedim Biotech, dont la spécialité consiste à équiper l’industrie biopharmaceutique. Dotée de ses propres sites de production et de R&D en Europe, en Amérique du Nord et en Asie ainsi que d’un réseau de distribution international, le nouveau groupe brille par une activité mondialement repartie, malgré les 33 % aux États-Unis.
Pour l’exercice 2019, SSB réalise un chiffre d’affaires de 1.44 milliard d’euros, confirmant une croissance récurrente à deux chiffres. Avec une marge nette escomptée à 18.1 % pour 2020, le résultat net devrait connaître un bond de 35 %.
Certes la hausse ininterrompue du titre depuis 10 ans (+4 450 %) lui procure une valorisation tendue (76 de PER pour 2020), les investisseurs payant le prix de la croissance. Valeur Covid, l’action de l’entreprise basée à Aubagne (13) réalise un parcours exceptionnel depuis le 1er janvier, avec une performance de 82 %, lui procurant ainsi une capitalisation historique de 25 milliards de dollars.
Marché obligataire. Les acteurs du marché semblent attendre en coulisses les résultats du sommet européen, dont le rideau doit se lever ce vendredi. Les délibérations à Bruxelles porteront sur le projet de Fonds de reconstruction de l’Union européenne (UE) et le budget long terme pour la période 2021-2027. Ces deux sujets ont récemment suscité des controverses, avec l’émergence d’un groupe de quatre pays qui se sont jusqu’à présent opposés à la proposition de la Commission européenne.
Marché des changes
Du côté de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, la gouverneure de BCE, précise que la nature incertaine de la reprise économique dans la zone euro justifie un degré extrêmement élevé de stimulation monétaire. Les gouvernements de la zone euro bénéficieront donc des achats de la BCE jusqu’à juin 2021 au moins, ce qui maintiendra dans son ensemble, les taux bas.
Sur la semaine écoulée, les diverses références européennes sont restées stables, à l’image du bund allemand qui voit son rendement s’équilibrer à -0.46 %. Le territoire négatif se confirme pour l’OAT française à -0.15 %. Très peu de dérives également pour les taux à dix ans sur l’Espagne (+0.40 %) et l’Italie (+1.91 %). En Suisse, la même référence s’est affichée à -0.50 %.
Aux États-Unis, le marché obligataire se caractérise aussi par la stabilité, avec un Tbond à 0.60 %. La promesse de la FED de soutenir le marché des obligations d’entreprises a suscité un puissant soutien au marché obligataire. L’équilibre domine les échanges sur le marché des devises. D’un côté, les valeurs refuges qui gardent leurs qualités défensives et de l’autre, des devises qui récupèrent du terrain sur chaque bonne nouvelle économique ou sanitaire.
Néanmoins quelques mouvements se sont extirpés sur la semaine. Le parcours de la livre sterling en fait partie avec des baisses contre l’ensemble de ses contreparties. L’économie anglaise est en délicatesse. Entre mars et mai, sous l’effet de la crise liée au coronavirus, le produit intérieur brut a plongé de 19.1 %, comparé aux trois mois précédents.
Et l’avenir s’annonce morose. Selon les prévisions des responsables budgétaires, le pays est parti pour enregistrer sa pire récession depuis 300 cents ans, avec une contraction annuelle du PIB de plus de 10 %. Au choc du coronavirus s’ajoute la menace d’un Brexit sans accord. La livre s’échange à ce jour à 1.26 GBP face au billet vert. La couronne suédoise s’affiche comme une des devises gagnantes depuis le confinement mondial, avec des gains substantiels sur le dollar. À son plus bas récent début mars, la parité USD/SEK se négociait à 10.40 SEK, il faut désormais seulement 9.1 SEK pour échanger un dollar.
Ce parcours conquérant se vérifie face à la monnaie unique, la devise suédoise étant passée de 11.2 SEK à 10.35 Sek pour un euro. L’euro se situe dans une tendance positive face au billet vert à plus de 1.14 USD. Les cambistes se placent sur la monnaie unique à quelques heures du sommet déterminant pour le plan de relance continental. L’euro se positionne en gain face au yen à 122 JPY (+150 points de base) et contre le franc suisse (1.08 CHF), signe d’une détente du stress sur les marchés financiers.
Statistiques économiques. Les statistiques de la semaine dernière étaient mitigées en Chine, avec une balance commerciale à 329 milliards de dollars, contre 410 milliards attendus et des ventes au détail en baisse de 1.8 % alors que le marché tablait sur +0.5 %. En revanche, le PIB a dépassé les attentes, à +3.2 %, avec un taux de chômage à 5.7 %.
En zone euro, la production industrielle a progressé de 12.4 % (consensus 14.9 %, contre -18.2 % le mois dernier). La balance commerciale était légèrement meilleure que prévu, avec un excédent de 8 milliards d’euros. Après le sommet européen, les opérateurs prendront connaissance le vendredi prochain des indices Flash PMI manufacturier et services.
Les trimestriels en relais
Outre-Atlantique, la plupart des chiffres ont dépassé les attentes, à l’image des indices Empire State manufacturier (17.2) ou PhillyFed (24.1), de la production industrielle (+5.4 %) et des ventes au détail (+7.5 %). L’indice du Michigan est, quant à lui, ressorti à 73.2, contre 79 attendu. Au cours de cette semaine, les statistiques porteront sur le logement et les indices Flash PMI manufacturier et services.
Les marchés montrent une certaine résilience à ne pas concéder de terrain depuis leurs points culminants d’après-crise, voire historiques pour les valeurs technologiques. Dans ce contexte toujours incertain, cela prouve l’espoir des investisseurs en faveur d’une reprise efficace, espérance largement initiée par les Banques centrales qui repoussent sans cesse les limites des politiques monétaires.
Néanmoins, à ce stade de la relance, le booster additif ne se trouve pas uniquement dans la forme d’une reprise en V mais dans le son de cloche en provenance des entreprises, sur leur capacité à se projeter sur le deuxième semestre 2020 voire 2021. Cet épisode trimestriel devra donc apporter un faisceau lumineux à cet environnement économique et sanitaire encore largement obscur.