Avec un budget annuel de plus de 10 millions de dollars, des salaires mensuels moyens de 5.000 dollars par athlète (sans compter des primes de matches), 10 à 30 000 dollars pour le staff technique …. Le club lushois se démarque dans un environnement peu favorable au développement du sport roi.
Les superlatifs pour le club mythique de Lubumbashi peuvent aller de façon ininterrompue : le premier club africain à accéder en une finale de la coupe du monde des clubs, le premier à avoir gagner deux fois d’affilée la coupe africaine interclub des vainqueurs de coupe (1967et1968) tout en récidivant en 2009 et 2010, devenant ainsi le club congolais le plus titré au niveau continental, avec quatre trophées dans la prestigieuse des compétitions interclubs africaines et un à la défunte coupe de vainqueurs des coupes en 1980, le premier club congolais à disposer de ses propres infrastructures sportives dont un stade répondant aux standards internationaux, une académie de football, deux avions( aéronef MD 83 avec 140 places et d’un Dornier) pour le déplacement, premier club africain et 13ème au niveau mondial selon le classement Fifa 2013.
D’où vient cette irrésistible réussite financière et sportive du club ? La carence des infrastructures sportives au pays se justifie par le fait que les clubs accusent des sérieux problèmes des moyens. Mais dans cet environnement peu favorable, le Tout Puissant Mazembe parvient à faire l’exception. Le club possède, depuis 2012, son propre stade. En 2010, il s’est mué en société, alors que tous les autres clubs fonctionnent encore comme des associations sans but lucratif (Asbl) et éprouvent des difficultés énormes pour réaliser de bénéfice. Les clubs sont encore pour la plupart des Associations sans but lucratif (Asbl), en lieu et place de société à objet sportif. D’où toute la difficulté à faire du bénéfice car ne vivant que de dons et legs. Les heures de gloire des clubs congolais (Vita Club, Daring Club Motema Pembe, Bilima, Lupopo…) n’ont été que les fruits d’apports des mécènes ou groupes d’individus décidés à mettre la main à la poche. Mazembe doit aussi ses heures de gloire à la seule bonne volonté de ses mécènes : Katebe Katoto en 1968, et Moise Katumbi, dirigeant actuel qui depuis 2001 a décidé de propulser ce club sur un autre cap.
Pour arriver à son niveau actuel, les corbeaux du Katanga viennent de loin. De son retour d’exil, Moïse Katumbi, homme d’affaires prospère et gouverneur de la riche province du Katanga depuis 2007, avait trouvé son club chéri traversant sa page la plus sombre. L’équipe était dans la rue et n’avait gagné aucun titre national depuis 10 ans.
Comme mécène de grande notoriété, il avait investi sa fortune pour remonter financièrement et sportivement l’équipe à un niveau acceptable, avec un staff et des joueurs locaux. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Depuis 2004, l’équipe a renoué avec les compétitions interclubs africaines jusqu’au double sacre de 2009 et 2010 en ligue des champions. Et en prime, la mémorable finale de la coupe du monde des clubs. Depuis lors, TP Mazembe est compté, chaque année, parmi les 15 meilleurs clubs du monde et les trois premiers africains.
Mais le coût financier de cette ascension a toujours été objet à controverse. Il n’existe pas de traçabilité crédible sur les financements du club, estiment certains observateurs. Pour eux, les bénéfices du double gagnant de la ligue des champions (1.5 million de dollars par édition) et les multiples participations en quart de finale (400.000 dollars) et demi-finale (600.000 dollars), les ventes de billets de matches, les recettes des ses boutiques à Lubumbashi et les transferts de joueurs comme Dieumerci Mbokani, Kaluyituka Dioko, Sunzu, Sinnkala et Tresor Mputu… ne sauraient suffire à eux seuls pour justifier l’excellente santé financière et les luxueuses acquisitions du club.