Dépréciation de la monnaie nationale, hausse des prix sur le marché, l’économie de la République démocratique du Congo est encore très mal en point. L’offre de la production locale est inférieure à la demande sur tous les produits de base.
La production locale que ce soit de riz, haricot, maïs, banane, manioc, principaux produits alimentaires de consommation courante, est insuffisante pour répondre à la demande locale. Et puisqu’il faut importer, il y a une très forte demande des villes donc il y a l’inflation sur le marché des biens et services et l’inflation monétaire. Le pays importe les biens de consommation beaucoup plus qu’il exporte les ressources naturelles et, par conséquent, il n’a pas suffisamment d’argent pour importer les biens dont on a besoin pour la consommation. Le « panier de la ménagère » est donc vide, comme les caisses du gouvernement.
Ouverture d’un marché commun
Les décideurs africains veulent réduire ou carrément supprimer les barrières tarifaires et douanières entre leurs pays. Il sera ainsi possible désormais à 1,2 milliard de consommateurs de jouer un rôle plus actif dans la compétitivité au sein du continent. L’Afrique a réalisé un taux de croissance de 5 % entre 2000 et 2014. Toutefois, en raison des faibles perspectives, il faut s’attendre à des scores moins bons, prévient la Commission de l’UA, dans un contexte marqué essentiellement par une faible diversification des économies africaines et l’insuffisance en matière de gouvernance et d’absence d’inclusivité sociale.
L’idée d’un marché commun continue à séduire le continent, mais il est difficile à ce stade d’en évaluer les effets et les opportunités possibles pour les économies nationales. Une grande question se pose à ce stade : les États africains pourront-ils en tirer profit et capitaliser cette ouverture du marché ? Pour réussir ce projet, certains experts rappellent que l’Afrique doit poursuivre inlassablement son industrialisation et la modernisation de ses infrastructures. Pour la RDC, la tâche est d’autant plus ardue qu’elle n’arrive pas à développer son commerce au niveau national, faute d’un système de transport multimodal adapté à l’immensité de son territoire.
Par conséquent, les produits de base pourrissent dans les coins reculés du pays car ne pouvant pas atteindre les principaux débouchés. Au cas contraire, ils sont vendus au prix fort. Dans ces conditions, la RDC risque de subir l’ouverture du marché commun. Comme le réaffirment les experts, il faut d’abord avoir des produits à échanger entre pays africains.
Bien exploité, le projet d’ouverture du marché peut amener à une hausse de 52 % du commerce intra-africain, soit un peu plus de 35 milliards de dollars, d’ici à 2022. Avant tout, il faut réunir toutes les conditions utiles et mettre en œuvre les politiques de développement visant l’amélioration des infrastructures liées au commerce et les procédures douanières. Enfin, chaque État devra réduire les coûts de transit et autres coûts des échanges.
Zone de libre-échange continentale
Six ans après, le projet revient sur la table des décideurs africains. L’espoir est d’avancer davantage jusqu’à la concrétisation du marché unique. Le prochain rendez-vous est fixé au 21 mars à Kigali, la capitale du Rwanda, pour le lancement officiel de ce projet inédit.La conclusion des négociations sur le projet d’accord-cadre établissant la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) a été adoptée, le 1er décembre 2017, à Niamey, au Niger, au cours de la 4e réunion des ministres africains du Commerce avant sa validation par la conférence des chefs d’État, en janvier 2018. C’est un projet qui reflète concrètement la promesse de « transformer notre continent en acteur compétitif en matière d’investissement, de production, d’innovation et de commerce ».
Bon nombre de pays africains (pays moins avancés, pays à revenus intermédiaires et pays à revenus intermédiaires avancés) ont des difficultés à se hisser sur l’échelle du développement durable, notamment en raison de leur dépendance vis-à-vis de la production et de l’exportation des matières premières, ainsi que de par la taille réduite de leurs économies. Avec la ZLEC, on s’attend à ce que les gouvernements africains œuvrent à « la transformation structurelle de nos économies afin de les placer sur la voie d’une croissance forte et inclusive, de la création d’emplois et de la diversification économique ».
Pour le président nigérien, Mahamadou Issoufou, mandaté par ses pairs africains pour conduire le processus visant à concrétiser la ZLEC, elle induira une croissance forte de nos économies. « C’est la clé du succès qui évitera à l’Afrique de continuer d’avoir des économies exigües, faibles et vulnérables, qui n’arrivent pas à créer des emplois, à réduire la pauvreté ou à sortir du cycle d’une croissance faible. » La décision de lancer le projet de zone de libre-échange continentale a été prise en janvier 2012, lors de la 18è session ordinaire de la conférence de l’UA. L’objectif fixé pour créer cette zone de libre-échange était l’année 2017.