C’est une vision à long terme pour assurer à tous les 54 États du continent une industrialisation plus rapide et stimuler les échanges commerciaux en les reliant grâce à des réseaux routiers, ferroviaires et électriques ininterrompus.
Nairobi, la capitale du Kenya, vient d’abriter une réunion d’experts élargie aux hauts responsables des blocs économiques régionaux du continent. Le but de cette rencontre a été de réfléchir sur la mise en œuvre, plus rapide, du plan de croissance dans l’ensemble des 54 États africains. « Nous avons évalué les partenariats au niveau continental pour assurer qu’ils sont tous adaptés à l’Agenda 2063 », a déclaré à la PANA, lors de la clôture de cette réunion (16-18 novembre), Jacques Mukwende, responsable de la mobilisation des ressources auprès de l’Union africaine (UA). Les hauts responsables des entités économiques régionales en Afrique de l’Ouest, en Afrique de l’Est et en Afrique centrale se sont réunis avec des experts de la Banque africaine de développement, (BAD) pour planifier la mise en oeuvre des projets.
D’après Jacques Mukwende, l’Agenda 2063 sera mis en oeuvre en phases de dix ans, avec un accent particulier sur les projets existants pour stimuler la production agricole et propulser l’activité économique. L’UA met l’accent sur la création d’une valeur accrue des relations politiques et économiques nouées avec la Chine, l’Inde, les États arabes et les États-Unis d’Amérique. « En 50 ans, nous devrons examiner ce que les pays africains et leurs peuples veulent réaliser. C’est une vision de l’UA qui est intégrée pleinement sur le plan économique, qui est pacifique et sécurisé, un continent dirigé par les peuples. C’est l’Afrique que nous voulons », a souligné Mukwende.
L’Agenda 2063 se concentre sur le Programme d’infrastructures de l’Union africaine (PIDA). Son but est de relier les pays africains grâce à des réseaux routiers, ferroviaires et électriques ininterrompus pour stimuler les échanges commerciaux. À cette rencontre de Nairobi, les experts se sont demandé comment créer un système de surveillance et d’évaluation de la réalisation des projets. Les projets phares sont ceux qui visent l’amélioration de la sécurité alimentaire grâce au Programme pour le développement de l’agriculture en Afrique (CAADT). L’Agenda 2063 a été adopté par la 24e session ordinaire de l’Assemblée de l’UA du 31 janvier 2015. Le plan a pour but d’accélérer la transformation politique, sociale, économique et technologique de l’Afrique, tout en poursuivant l’idéal panafricain pour la liberté, le progrès et la prospérité. Aux yeux de Jacques Mukwende, c’est la seule voie pour la prospérité future de l’Afrique.
L’Agenda 2063 ou post-2015 avait été également au cœur du XVe Forum international sur l’Afrique, qui s’est tenu à Berlin, en Allemagne. On y a exploré la possibilité d’une nouvelle voie pour le continent, celle d’une croissance durable et inclusive. Le forum, organisé par le Centre de développement économique de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a salué le rôle de l’Allemagne qui va accueillir le prochain sommet du G7. Plusieurs grands pays africains, dont le Nigeria et l’Éthiopie, en seront les hôtes de marque.