Ni route ni chemin de fer reliant le pays de bout en bout

La RDC qui s’étend sur un peu plus de 2 345 000 km², est le deuxième pays d’Afrique par sa superficie. Cinquante-six ans après son indépendance, elle ne possède pas encore une route traversant le pays d’un bout à l’autre, et le transport aérien reste, et restera peut-être pour longtemps encore, l’unique moyen de parcourir de longues distances.

Malgré des investissements importants, les transports terrestres restent insuffisants. Le transport aérien demeure encore – et pour combien de temps ? –le seul moyen de parcourir de longues distances à travers la République démocratique du Congo. Rares sont les Congolais qui peuvent se permettre un billet d’avion, et beaucoup ont l’impression de vivre dans un pays formé d’entités séparées. Dans ces conditions, il est difficile de faire des affaires car l’avion ne facilite pas le transport des marchandises. Imaginons des routes goudronnées à voies multiples reliant Kinshasa, dans l’Ouest de la RDC, à Goma, dans l’Est du pays, ou encore des routes et des lignes de chemin de fer entre Boma et Kalemie. Imaginons les infinis horizons que cela pourrait ouvrir.

L’amélioration des réseaux routiers et ferroviaires dans le pays stimulerait le transport des marchandises et des matières premières, faciliterait les transactions et les négociations – en particulier lorsque les parties prenantes doivent se rencontrer en personne -, permettrait de développer le tourisme et aurait une incidence positive sur la vie quotidienne des habitants, en leur permettant notamment de se rendre rapidement à l’hôpital en cas d’urgence, pour ne citer qu’un seul exemple. Aujourd’hui, la Chine est reliée à l’Europe par le chemin de fer. Le train transporte des marchandises plus rapidement que le bateau et coûte moins cher.

Coûts supérieurs par rapport aux autres D’innombrables activités dépendent de la fiabilité des routes et des voies ferrées. Selon la Banque africaine de développement (BAD), la plupart des réseaux routiers et ferroviaires, notamment en RDC, sont en mauvais état et nécessitent d’énormes investissements. À l’heure actuelle, le pourcentage de routes goudronnées du continent africain est cinq fois inférieur à celui des pays développés. Conséquence directe, les coûts de transport en Afrique sont supérieurs de 63 % à ceux des pays développés, ce qui nuit à la compétitivité du continent sur les marchés locaux et internationaux. La BAD signale également que les coûts de transport représentent 30 à 50 % de la valeur totale des exportations africaines. Ces coûts sont encore plus élevés dans 16 pays enclavés, tels que le Zimbabwe, le Soudan du Sud, le Mali et le Niger, et représentent près des trois quarts du total de leurs exportations.

La mauvaise qualité des routes et voies ferrées a également un impact négatif sur le commerce intra-africain, qui représente actuellement moins de 15 % du total des échanges commerciaux. À titre d’exemple, les échanges commerciaux entre les 10 pays d’Asie du Sud-Est (37 %) sont largement supérieurs à ceux de l’Afrique. Dans la plupart des pays africains, les lignes de chemin de fer ont été construites à l’époque coloniale pour relier les mines et autres sites d’exploitation des ressources naturelles aux ports, et la plupart ont été mis sur pied par des sociétés minières.