L’Afrique devra attendre encore un peu avant de savoir si la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala sera ou non la prochaine directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’organisation, qui a en charge la gestion des relations commerciales dans le monde, a en effet reporté la réunion du lundi 9 novembre au cours de laquelle ses membres devaient choisir entre la candidate nigériane et la Sud-coréenne Yoo Myung-hee. La position des États-Unis, opposés à Ngozi Okonjo-Iweala, complique tout.
L’OMC est une institution en crise, et c’est sans doute pour éviter d’appronfondir les divisions qu’elle a décidé, vendredi 6 novembre, de reporter la réunion du lundi 9, au cours de laquelle elle devait désigner son futur directeur général. Après un travail de six mois pour choisir parmi les huit candidats en lice, la majorité des 164 pays membres de l’organisation avait, sans réserve, soutenu la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala. C’était le 28 octobre dernier.
L’OMC attend le dénouement de la présidentielle américaine
Mais bien que la femme politique nigériane soit arrivée en tête lors du tour de scrutin précédent, les États-Unis s’étaient opposé à sa nomination, continuant de soutenir sa rivale, la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee.
Ce véto spectaculaire a eu l’effet d’un électrochoc dans une organisation qui désigne habituellement son directeur général par consensus et ne souhaite pas recourir au vote, de peur d’approndir les divisions. Surtout en ce moment, car l’OMC est le sous le feu des critiques de l’administration Trump, qui lui reproche d’être trop favorable à la Chine.
La crainte de l’organisation serait de voir les États-Unis se retirer. Certains observateurs pensent donc que les dirigeants de l’OMC préfèrent attendre prudemment que la situation politique s’éclaircisse à Washington, où Donald Trump et Joe Biden se disputent le fauteuil de président, avant de proclamer un vainqueur.
Pour l’heure, l’organisation invoque « des raisons incluant la situation sanitaire et les événements actuels » pour justifier ce report. Les États-Unis continuent de soutenir la candidate sud-coréenne. Mais Ngozi Okonjo-Iweala ne se laisse pas abattre pour autant. L’ex-directrice générale de la Banque mondiale disait, fin octobre, croire encore à ses chances.