On parle de financement en Afrique centrale

N’Djamena, Tchad, accueillera du 18 au 21 septembre la 34è session du Comité intergouvernemental d’experts d’Afrique centrale (CIE-AC). Lors de la 33è session à Douala au Cameroun en octobre 2017, les décideurs et un large éventail d’acteurs ont adopté le Consensus de Douala.

LE CONSENSUS de Douala est un appel à l’action pour la diversification rapide, notamment à travers l’industrialisation des économies des pays d’Afrique centrale. Le Consensus appelle à un élargissement délibéré du model de partenariats pour le financement du développement qui va au-delà « des ressources pour l’infrastructure » afin de tenir compte des « ressources pour l’industrialisation ». 

Selon des sources proches de l’Union africaine (UA), ce changement de paradigme visant l’accélération du développement en Afrique centrale fera l’objet de débats sérieux lors de la 34è session du CIE à l’effet d’élaborer des orientations claires permettant de mobiliser des fonds dédiés au financement de l’architecture industrielle de l’Afrique centrale qui contribuera à n’en point douter à l’accélération du développement durable dans la sous-région.

Le Comité intergouvernemental d’experts (CIE) est l’organe de supervision des activités du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA/BSR-AC). Il constitue un forum d’échange entre les experts provenant des États membres, des deux communautés économiques régionales (CEEAC et CEMAC), et de leurs institutions spécialisées, le secteur privé, les chercheurs, la société civile et les autres partenaires techniques et financiers. 

Enjeux et défis

Le CIE se réunit tous les ans pour définir et contrôler la mise en œuvre du programme de travail du BSR-AC et discuter des principaux enjeux et défis liés au développement économique et social de la sous-région en vue de formuler des recommandations appropriées pour y faire face. Le Consensus de Douala souligne l’urgence d’accélérer le processus de diversification des économies de la sous-région, à travers la promotion d’une industrialisation basée sur les ressources naturelles notamment agricoles, et tirée par le commerce et l’urbanisation. 

Le Consensus de Douala vient d’être renforcé par la signature récente de la Déclaration de Kigali instituant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Grâce à la ZLECA le commerce intra-africain et les chaînes de valeur régionales pourront être mis à profit facilitant ainsi l’industrialisation de l’Afrique et son insertion dans les chaînes de valeur mondiales. 

La CEA/BSR-AC a affirmé à l’issue du 33è CIE sa disponibilité à apporter son soutien aux États membres et aux Communautés économiques régionales d’Afrique centrale dans la mise en œuvre du Consensus de Douala à travers notamment l’organisation régulière de rencontres avec toutes les parties prenantes et le partage d’expériences d’autres régions du continent africain. Ainsi en janvier 2018 à Yaoundé au Cameroun, le Bureau sous-régional a organisé une réunion de réflexion consacrée à l’opérationnalisation du Consensus de Douala. 

Cette concertation a permis de préparer une feuille de route énonçant des actions et des rôles clairs pour guider la formulation, la mise en œuvre et le suivi et évaluation de stratégies en vue d’accélérer la diversification économique, l’industrialisation et la transformation structurelle en Afrique centrale. 

Problématiques

Le financement de l’industrialisation constitue un des volets de l’opérationnalisation du Consensus de Douala. Il s’agit d’une des problématiques essentielles à résoudre pour espérer atteindre les objectifs de l’industrialisation. Le CIE de 2018 sera donc l’occasion de réfléchir aux moyens de discuter de l’enjeu du financement de l’industrialisation dans la sous-région. 

Le CIE devra déboucher sur des actions concrètes et un plan opérationnel pour la mise en œuvre de celles-ci en vue d’une mobilisation réussie des ressources pour financer l’industrialisation de l’Afrique Centrale.

L’objectif principal de la trente-quatrième session du CIE est d’examiner les questions réglementaires liées au mandat et au fonctionnement du BSR-AC, de permettre aux experts d’échanger sur les questions de développement économique et social en Afrique Centrale, afin d’identifier les mesures prioritaires à mettre en œuvre pour une amélioration des perspectives de financement de l’industrialisation de la sous-région. 

La réunion vise également à faire le point sur l’état de réalisation des initiatives sous régionales, continentales et internationales afin de formuler des recommandations appropriées pour un développement économique inclusif et soutenu de l’Afrique centrale. 

Un autre objectif de cette session est d’examiner les progrès accomplis dans la réalisation du programme de travail de la CEA/BSR-AC en 2017 et de donner des orientations pour l’application du programme du bureau au titre de l’année 2018. 

Au cours des travaux du CIE seront également présentées les conclusions des évènements récents organisés par la CEA. Les États et les partenaires qui le souhaitent feront également des communications. Tous les travaux se dérouleront en plénière et chaque présentation sera suivie de débats. Le thème central intitulé « Financement de l’industrialisation en Afrique centrale » fera l’objet d’une présentation suivi de discussions dans le cadre d’un panel de haut niveau. 

En marge de la réunion du CIE sera également organisée une réunion ad hoc d’experts centrée sur les « Politiques potentielles et espace budgétaire pour la diversification économique et l’industrialisation en Afrique centrale ». 

Résultats attendus 

On fait savoir que la réunion du CIE permettra d’énoncer des mandats clairs pour guider la conception du programme de travail du BSR-AC au cours des prochaines années ainsi que des recommandations pour la formulation d’un plan d’action pour le financement de l’industrialisation en Afrique centrale. Il s’agira d’identifier les mesures prioritaires à mettre en œuvre pour une amélioration des perspectives de financement de l’industrialisation de la sous-région. Elle proposera également les voies et moyens pour accélérer la réalisation des initiatives sous régionales, continentales et internationales en cours. 

À cet égard, les produits suivants sont attendus : un relevé des conclusions qui synthétisera les présentations, les débats et leurs principales conclusions, ainsi que les recommandations, notamment celles visant une amélioration des activités menées par la CEA/BSR-AC et ; un rapport qui rendra compte des débats de manière détaillée. La réunion fera également des propositions sur le thème de la prochaine session du CIE et sur le lieu pour son organisation. 

Prendront part à la réunion du CIE, les représentants des ministères en charge de la Planification, de l’Économie, des Finances, de l’Industrie, des Mines, du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Y participeront également des délégués du secrétariat général de la CEEAC, de la Commission de la CEMAC, des institutions spécialisées de la CEEAC et de la CEMAC ainsi que des représentants des partenaires techniques et financiers dont l’ONUDI, le PNUD, le FMI et la BAD. Seront également représentés le secteur privé, la société civile, les universités et les centres de recherche de la sous-région.