J’ai expliqué à mon neveu pourquoi je n’irai pas à sa soutenance de mémoire de fin de cycle dans son institut d’enseignement supérieur. C’est parce que son mémoire est un vulgaire plagiat. Mon neveu s’attribue des textes qui viennent de quelqu’un d’autre. N’importe qui peut le vérifier sur internet. Mon neveu est un tricheur. Un voleur.
Mais mon neveu n’est pas seul dans le vol. Son directeur de mémoire est complice. C’est le directeur qui a choisi et apporté au mémoire tout le chapitre que j’ai dénoncé comme un vulgaire plagiat. Le directeur est complice, et bien pire. Lors de la séance de défense du mémoire de fin de cycle, le directeur devra donner l’impression d’un travail sérieux. Or, il n’a pas du tout travaillé, sauf si l’on pense que voler est un travail, qui demande de dépenser de l’énergie.
Et ce tricheur de directeur a osé se faire payer par mon neveu ! Ce sont des frais obligatoires, reconnus, semble-t-il, en dehors du salaire que le directeur d’un mémoire est censé recevoir de l’institution d’enseignement supérieur qui l’empoie.
Je n’irai donc pas à la soutenance du mémoire. J’évite de participer à une opération d’hypocrisie. Deux voleurs, mon neveu et son directeur, donneront le spectacle de gens sérieux, qui ont travaillé, peiné, et qui méritent, ensemble, des applaudissements, des fleurs et même un cocktail.
Si j’évite un tel spectacle, ce n’est pas d’abord parce que j’évite de fréquenter des pécheurs. La raison majeure est dans le mémoire aussi. Le texte de la dédicace, une longue liste de remerciements, commence par Dieu Tout-Puissant. Mon neveu remercie Dieu créateur du ciel et de la terre, Dieu qui a donné le souffle de vie et l’intelligence et le courage à l’étudiant qui aurait mené à bien ses études et ses recherches ! C’est cette allusion à Dieu, cette prière, qui m’a fait renoncer à participer à la séance de défense de mémoire et de collation des grades académiques.
Dieu n’est pas mêlé du tout à cette opération de plagiat, de vol. Et si je comprends mon catéchisme, attribuer à Dieu ses méfaits, c’est lui manquer de respect, c’est pécher contre le deuxième commandement.« Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu à faux » (Exode 20,7). Le nom du Seigneur est saint, trois fois saint.
Abuser du nom de Dieu, les chrétiens qui savent ce qu’ils disent l’éviteront à tout prix pour ne pas pécher, blasphémer. Dieu, il faut citer son nom pour le bénir, le louer, le glorifier. Ne dites jamais « au nom de Dieu » lorsque vous mentez, lorsque vous faites une promesse que vous n’allez pas tenir. Ne faites pas de Dieu un menteur comme vous.
Le catéchisme de l’Eglise catholique dit : « Il est encore blasphématoire de recourir au nom de Dieu pour couvrir des pratiques criminelles, réduire des peuples en servitude, torturer ou mettre à mort. L’abus du nom de Dieu pour commettre un crime provoque le rejet de la religion. Le blasphème est contraire au respect dû à Dieu et à son saint nom. Il est de soi un péché grave. » (CEC, 2148).