Curieusement, la loi sur les hydrocarbures fait totalement l’impasse sur une entreprise publique, la Congolaise des Hydrocarbures (COHYDRO) représentant officiel de l’État dans toutes les activités d’hydrocarbures (prospection, exploration, exploitation, importation et commercialisation des produits pétroliers). Ce qui fait craindre que l’État ne demeure encore longtemps un « Sleeping Partner », selon José Bafala, actuellement représentant de la RDC au sein de l’Association des pays producteurs de pétrole africains (APPA). Dans le code minier, par exemple, les actifs particulièrement les carrés miniers de la Minière de Bakwanga, (MIBA) et ceux de la Générale des carrières et des mines (Gécamines) sont nettement précisés. L’article 14 de la nouvelle loi stipule que « l’État participe aux activités d’hydrocarbures par une société nationale. La société nationale est créée conformément à la loi ». Cette formulation porte à croire qu’une nouvelle société publique devrait être créée à court terme. Surtout que, dans la partie définition des concepts de la loi, la société nationale d’hydrocarbures désigne un « établissement public ou société commerciale dont le capital est détenu en totalité par l’État ». Pourtant, la COHYDRO est, depuis décembre 2010, une entreprise commerciale avec statut de société anonyme, du fait de l’adhésion du pays à l’OHADA. Son capital social est chiffré à plus de 41,5 milliards de francs. Selon ses nouveaux statuts, la COHYDRO peut être dissoute à tout moment. L’État demeure son actionnaire unique. Toutefois, l’État se démarque nettement de la COHYDRO et se constitue en entité à part entière dans les deux contrats de partage de production de pétrole qu’il a conclus respectivement avec les firmes Energulf Africa et Nessergy. Ces deux firmes sont plutôt des associées de la COHYDRO dans lesdits contrats. Autres contrats, celui portant sur les blocs Yema et Matamba-Makanzi entre, d’une part, l’État associé à Surestream et d’autre part la COHYDRO, ou encore celui réunissent trois personnes morales distinctes, la RDC, la COHYDRO et SOCO. La nouvelle loi semble ajouter davantage à la confusion dans le secteur pétrolier longtemps considéré comme le cœur des ténèbres de l’économie nationale. «…A notre connaissance, la RDC reste le seul pays au monde disposant de deux entreprises nationales et en plus, concurrentes », fait remarquer José Bafala. Outre la Congolaise des Hydrocarbures, l’État a aussi une autre entreprise de distribution, la COBIL, placée sous une gestion non encore bien définie. Son capital est détenu à près de 98 % par l’État.