Métal précieux autant que l’or, la cotation de référence de l’argent est London Bullion Market Association (LMBA), qui établit des « fixings » deux fois par jour. Après une baisse de 1.6 % sur un an, enregistrée à fin décembre 2017, le cours de l’argent titille les 20 dollars l’once. L’argent est le deuxième métal précieux le plus échangé sur les marchés après l’or. Difficile de trouver au ministère des Mines ou à la Banque centrale du Congo (BCC) des données portant sur les 5 dernières années sur la production et les recettes inhérentes à l’argent en RDC.
Pourtant, des sources au Cadastre minier (CAMI) ont formellement identifié des sites d’exploitation de l’argent dans l’ex-Kasaï orientale et en Province Orientale. Ce métal blanc est utilisé pour la fabrication des bijoux et d’objets d’usage courant tels que des couverts, mais aussi sous forme d’alliage pour améliorer la dureté d’un métal notamment. L’argent est également recherché par l’industrie électronique (piles, batteries, ordinateurs, téléphones…) pour les panneaux photovoltaïques, la purification de l’eau et la pharmacie.
La moitié de la demande est ainsi absorbée pour des usages industriels. L’argent est aussi une valeur d’investissement au même titre que l’or. Les courbes des prix des deux métaux suivent d’ailleurs généralement des trajectoires parallèles. Le prix de l’argent indiqué ici est tiré des statistiques de la Banque mondiale, établies à partir des chiffres du fixing de l’après-midi de Londres, pour un argent raffiné à 99,9 %. Il sied de noter que nombre de minerais exportés par la RDC se retrouvent emberlificotés les uns aux autres. C’est notamment le cas du zinc avec le cuivre. Une brouille avait éclaté en 2005 entre la Gécamines et le Groupe Forrest – associés dans la joint-venture STL qui retraite les terrils – sur la production du zinc qui échappait totalement à la société publique congolaise. La Gécamines avait, en effet, repris sa production de zinc en décembre 2001 au cours duquel 215 tonnes ont été produites, selon des statistiques de la Banque centrale du Congo. Cette production est de loin inférieure aux potentialités en zinc de la RDC, selon des experts. La RDC, indique-t-on, est un grand producteur de zinc avec une capacité de plus de 70 000 tonnes par an. Cette production a cependant chuté à 54 043 tonnes en 1984, au plus fort de la crise économique qui a sévi dans le pays et à 1147 tonnes en 1998, à la suite du déclenchement du deuxième conflit de la RDC. En 2016, quelque 12 578 t de zinc ont été exportées de la RDC. La tonne a connu une légère hausse de 5 900 dollars sur le prix pratiqué la semaine du 22 au 28 janvier2018, soit 3 433,30 dollars.
Le zinc est un métal bleu-gris. Environ la moitié de la production est destinée à la galvanisation, un traitement qui consiste à recouvrir un autre métal d’une couche de zinc dans le but de le rendre résistant à la corrosion. L’autre usage principal est son utilisation dans les alliages comme le laiton (combiné avec du cuivre), utilisé dans l’automobile, les appareils ménagers ou les composants électriques. Le zinc est enfin utilisé sous forme d’oxyde dans l’industrie chimique, par exemple pour renforcer et protéger les caoutchoucs et les plastiques, dans les peintures ou les produits pharmaceutiques.
Le prix du zinc indiqué ici est tiré des statistiques de la Banque mondiale, établies à partir des chiffres du London Metal Exchange (LME), pour du zinc avec un degré de pureté minimal de 99,95 %. S’agissant du plomb, environ les trois quarts de la consommation de plomb est destinée à la fabrication de batteries, après avoir longtemps servi à la fabrication de canalisations.
Le prix du plomb en hausse
En décembre 2017, le prix du plomb s’établit à 2 510 dollars la tonne, en hausse de 2% sur un mois et en hausse de 13,6% sur un an. Le plomb est, en effet, coté au London Metal Exchange (LME), en USD/tonne. En mars 2017, le prix du plomb s’est établi à 2 281 dollars la tonne. Il avait alors connu une hausse de 26.6 % sur un an. Au 1er août 2017, la tonne du plomb se négociait autour 1950 dollars. Après une chute à 1890 dollars le 20 juillet puis une remontée à 1966 dollars la tonne le 27 juillet 2017. Il y a dix ans, en octobre 2007, le métal gris-bleu avait atteint son prix record, plus de 3655 dollars, à la bourse de métaux de Londres.
C’est à cette époque que le Kongo-Central, s’est confirmée une vocation minière. Des carrières d’exploitation du plomb se développèrent çà et là dans la province. Le géant minier américain BHP Billiton avait même projeté de construire une usine dans la région. Mais le projet ne franchit guère le seuil de la matérialisation à cause des chinoiseries administratives des autorités congolaise. Selon le professeur Bosibono, interface de BHP dans les négociations avec le gouvernement, au moins 10 ministres tenaient à avoir une commission (pots-de-vin) pour laisser le géant minier s’installer dans l’ex-Bas-Congo. BHP qui comptait construire, à ses propres capitaux, la centrale d’Inga III, fit ses bagages. Depuis, l’exploitation du métal gris-bleu est restée au niveau artisanal. Alors qu’il est exploité fusionné notamment avec le cuivre dans les industries minières du Katanga.
En 2016, selon les statistiques du ministère des Mines, quelque 100,94 t de plomb ont été exportés en RDC en destination entre autres de la chine, de l’Inde et de l’Afrique du Sud. Les batteries, toutes applications confondues, représentent les trois quarts environ des débouchés du plomb : les batteries automobiles en représentent ainsi 40 % à elles seules. D’où l’importance de la santé du marché automobile sur la demande. Cette dernière pourrait être encore poussée par la progression du marché des véhicules électriques. Le plomb est également utilisé dans l’industrie chimique ou pour les câbles sous-marins. Selon le répertoire des opérateurs miniers établi en 2016 par Cellule technique de coordination et de planification minière (CTCPM. », il n’y a officiellement que deux comptoirs d’achat et de vente du plomb communément appelé métal gris-bleu, en RDC. L’un à Kinshasa, SMAC, l’autre à Lubumbashi, Diarra Aboubacar. Des sources attestent pourtant des Chinois extrairaient sous bonne garde ce minerais en parfaite illégalité.