Cet organisme aura notamment pour mission d’informer et de conseiller les exportateurs congolais sur les opportunités présentes et futures des marchés porteurs, pour une offre compétitive, ainsi que d’assurer la veille commerciale et économique au profit des exportateurs, des entreprises et de l’État. Pourtant, le gouvernement n’avait aucune projection financière sur le café ou le cacao avant les dernières assises sur ces cultures pérennes organisées par le ministère de l’Agriculture en collaboration avec la Fédération des entreprises du Congo (FEC).
Où vont les recettes ?
La dernière fois que les prévisions et les réalisations des recettes de café robusta et arabica ont été enregistrées dans le budget de l’État remontent à 2015. L’apport de l’Office national du café (ONC) dans le budget est nul depuis des années, alors que la principale entreprise d’État exploitant le caco, CACAOCO, a été dissoute et liquidée au même titre que Palmeco et Cotonco, à la suite de la réforme des entreprises publiques dont la précipitation funeste et le fiasco ont été reconnus par le gouvernement.
La confusion atteint son paroxysme quand la Banque centrale du Congo (BCC) dispose des statistiques de tonnage et des recettes du café exporté ces dix dernières années alors que ni le ministère de l’Agriculture ni celui du Commerce extérieur, encore moins celui du Budget, ne peuvent attester. Toutefois, la relance des filières agricoles pérennes figure parmi les préoccupations du gouvernement dans sa quête de la croissance économique et de la diversification de la production agricole, a déclaré le ministre d’État et ministre de l’Économie nationale, Joseph Kapika Dikanku, à l’ouverture du Forum sur les états généraux des filières café et cacao, placé sous le thème : « L’amélioration du climat des affaires dans les filières café et cacao en RDC : enjeux, défis, contraintes et opportunités ».
Banque de crédits agricoles
Pour le ministre de l’Agriculture, Georges Kazadi Kabongo, le café et le cacao sont des atouts majeurs dans la lutte contre la pauvreté dans les milieux des paysans et constituent des ressources renouvelables des recettes en devise pour le pays.
Pour le gouvernement, la contribution des secteurs café et cacao qui étaient autrefois appréciable au budget de l’État, sont à ce jour en nette régression à cause notamment de la faiblesse de la productivité dans le secteur agricole, des problèmes d’accès aux marchés et de débouchés intérieurs, d’évacuation des produits, des mesures de zaïrianisation de 1973, mais aussi de l’abandon des plantations de café et de cacao dans les deux anciennes provinces Orientale et de l’Équateur, du vieillissement et du manque d’entretien des plantations existantes, de différentes rebellions et guerres et du double pillage de 1991 et 1993, de la fraude massive à exportation du café et de cacao observée dans la partie Est du pays…
Aussi pour le ministre de l’Économie, il va falloir assouplir les conditions d’accès aux crédits agricoles et envisager à moyen et long termes la transformation sur place de ces produits ainsi que d’investir dans les voies de communication pour faciliter et fluidifier les échanges sur le territoire national. Le gouvernement s’est maintes fois engagé ces dernières années, notamment dans le cadre de « 28 mesures urgentes » de recréer la Banque de crédits agricoles. Le projet piétine encore…
Lors du Forum national sur la réforme du système fiscal en République démocratique du Congo (FONAREF), il a été recommandé au gouvernement de recentrer les prestations de l’Office national du café uniquement sur le café, d’intégrer les frais d’obtention de certificat de qualité et d’origine international dans le 0,25 % FOB, modifier les dispositions de la loi n° 011/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture. Aucune avancée n’a été notée sur ces points, plusieurs mois après.