La seule grande région continentale où la température était inférieure à la normale est située dans la zone subtropicale de l’Amérique du Sud (nord et centre de l’Argentine, une partie du Paraguay et de la Bolivie). Des températures océaniques élevées ont généré un important phénomène de blanchissement des coraux: dans certaines parties de la Grande barrière en Australie, « jusqu’à 50% des coraux sont morts ». Sur terre, des records de chaleur absolus ont été battus dans plusieurs régions: 42,7°C à Pretoria, 38,9°C à Johannesburg, 44,6°C en Thaïlande, 51°C en Inde.
Toutes ces données font dire à l’OMM que le réchauffement climatique causé par l’Homme est responsable d’« au moins la moitié » des phénomènes météorologiques extrêmes étudiés ces dernières années. « C’est un peu comme si la “Mère Nature” nous prouvait qu’au final, c’est elle qui a le dernier mot, a affirmé le climatologue Michael Mann, professeur à l’Université américaine de Penn state au Guardian. Le changement climatique n’est pas comme toutes les autres questions qui peuvent être reportées à l’année prochaine ». L’OMM publiera début 2017 une version finale de son rapport sur l’état du climat en 2016.
Par ailleurs, dans son dernier rapport dans le cadre de la COP22, la Banque mondiale montre à quel point les conséquences des événements climatiques extrêmes sont différentes selon que l’on est pauvre ou riche. Selon elle, les inondations, tempêtes, séismes et tsunamis plongent chaque année 26 millions de personnes dans l’extrême pauvreté (moins de 1,90 dollar par jour) et provoquent jusqu’à 520 milliards de dollars de pertes, un coût de 60 % supérieur aux dommages généralement reportés. « Les catastrophes naturelles ont un impact bien plus fort sur le bien-être que ne le suggèrent les estimations traditionnelles », relève la Banque.