Sans électricité, point d’industrialisation

Pour développer un pays, il n’y a pas meilleur moyen que la disponibilité d’une énergie à la fois abondante, de qualité et bon marché. L’énergie est l’un des catalyseurs les plus déterminants, à côté des infrastructures de transport, pour la transformation d’un pays.

Concentrateur de Kamoto à Kolwezi.

Des experts notent que l’électricité facilite l’industrialisation helpful site. Les exemples sont légion. Autour de nous, l’Afrique du Sud, la nation la plus industrialisée du continent, produit 44 175 MW pour une population de 51 millions d’habitants. Le Nigéria, la nation la plus peuplée du continent, produit environ 3 200 MW. Les mêmes experts ajoutent que l’industrie nationale ne peut pas être compétitive sur le marché international si l’énergie constitue une part importante des coûts de production. Autrement dit, on achètera nos matières premières, pour les raffiner en Asie ou en Europe et nous revendre les produits transformés. La Banque mondiale estime, elle aussi, qu’une production énergétique fiable est essentielle à l’industrialisation.

L’insuffisance de la production hydroélectrique est l’une des causes du déficit énergétique en RDC. L’offre est largement inférieure à la demande qui ne cesse de croître. La demande en électricité a été accentuée par le boom minier dans l’ex-Katanga. Prise de court, la Société nationale d’électricité (SNEL) a été totalement dépassée. En Ituri, Kibali Gold Mines, filiale de la multinationale aurifère Randgold, a obtenu toutes les licences dont elle avait besoin pour construire plusieurs barrages hydroélectriques dans cette province issue du découpage territorial de 2015. Elle en a déjà réalisé deux, Nzoro I et II d’une capacité cumulée de 35 MW. Compte tenu de la modicité des moyens financiers, la SNEL a été contrainte au partenariat avec les minings dans l’ex-Katanga. En effet, ceux-ci pointent la pénurie d’électricité comme le principal obstacle à l’expansion de l’industrie minière.

Les urgences

Dans l’immédiat, pas moins de 1 000 MW manqueraient au secteur minier pour produire davantage les métaux de base (cuivre, cobalt, zinc…).

Disposant de leviers de lever de fonds importants, les entreprises minières contribuent largement à la modernisation des infrastructures énergétiques. Par exemple, Tenke Fugurume Mining (TFM) est engagé dans un partenariat avec la SNEL pour la réhabilitation du barrage de Nseke. Kamoto Copper Compagny (KCC) travaille sur l’amélioration du transport d’énergie sur la ligne à haute tension d’Inga. L’entreprise KCC a réhabilité également deux groupes d’Inga II. Sicomines travaille avec la SNEL sur le barrage de Nzilo…