La note de l’Afrique du Sud pour les émissions de long et de court terme en devises étrangères a été maintenue à «BBB-/A-3», avec perspectives stables.
La note « BBB-/A-3 », soit la mention « qualité moyenne inférieure », a été notifiée à l’Afrique du Sud le 12 juin par Standard & Poor’s, une agence américaine d’analyse financière. C’est le résultat de ses émissions de long et court terme en devises étrangères avec perspectives stables. Pour ce qui concerne ses émissions en monnaie locale, la note«BBB +/ A-2» signifiant la même mention, a été maintenue dans cette échelle de notation Standard and Poor’s.
«L’Afrique du Sud continuera à connaître une stabilité politique et à maintenir des institutions assez fortes ainsi qu’un marché financier profond. Néanmoins, les efforts du gouvernement restent limités en matière de réformes économiques alors que la croissance du PIB demeure faible et que les besoins de financement du déficit du compte courant sont plus que jamais élevés», a expliqué Standard and Poor’s dans son communiqué.
Elle prévoit une croissance de 2,1% du PIB du pays le plus industrialisé du continent en 2015. Mais elle entrevoit, cependant, une légère accélération de la croissance à une moyenne de 2,7% par an sur la période 2016-2018, grâce notamment à une augmentation de la production de l’électricité, à une reprise de la consommation intérieure et à une hausse des exportations.
L’agence s’attend, par ailleurs, à ce que la dette publique sud-africaine atteigne 44% en 2017 contre 41% du PIB en 2014 et 22% en 2008.
Pas de modification de la notation
L’agence avait annoncé, le 9 mars, qu’elle n’envisageait pas modifier la note de l’Afrique du Sud dans les deux prochaines années, même si les délestages électriques devraient amputer la croissance économique du pays de 0,3 % en 2015.
S & P avait confirmé en décembre la note attribuée à l’Afrique du Sud à «BBB-», soit le plus bas palier de la catégorie « investissement». Cette évaluation avait été alors assortie d’une perspective stable.
La croissance de l’économie sud-africaine avait chuté à 1,5% en 2014 contre 2,2% en 2013, en raison notamment des mouvements sociaux qui ont affecté les secteurs stratégiques des mines et de l’industrie.
Pour 2015, le gouvernement sud-africain ne compte plus que sur une croissance de 2% du PIB, contre les 2,5% encore espérés en octobre 2014. Il est ainsi plus pessimiste que la banque centrale du pays qui escompte 2,2%.
Alors qu’une nette reprise a été constatée dans les secteurs de l’industrie manufacturière et des mines, les économistes s’inquiètent notamment des retombées néfastes sur l’économie des délestages électriques à répétition que connaît le pays, dont les centrales tombent en panne les unes après les autres.
Selon le site de S&P, les notations attribuées ne sont aucunement des recommandations d’achat ou de vente de titres. Il s’agit uniquement de l’estimation du risque de solvabilité à un instant donné, risque mesuré de manière statistique. Pour rappel, Standard & Poor’s publie 48 fois par an une lettre d’information hebdomadaire d’analyse du marché boursier. Intitulée « The Outlook », littéralement « Perspectives », elle est disponible aux abonnés en édition papier et électronique.
Cette agence est spécialisée dans ce que l’on nomme en anglais le « rating ». Elle se charge d’évaluer le risque de solvabilité des emprunteurs. Dans le cas précis, ces emprunteurs peuvent être des entreprises privées ou publiques, des États, des collectivités locales comme les départements ou les régions, des communes. Le rôle des agences de rating est de mesurer précisément le risque de non remboursement des dettes que présente l’emprunteur. On parle ainsi de la « qualité de la signature ».