Il se passe de bien étranges choses dans les tréfonds de l’univers. Depuis leur détection fortuite, en 1967, par des satellites américains chargés de surveiller l’application du traité d’interdiction des essais nucléaires dans l’atmosphère, les sursauts gamma constituent un des grands mystères de l’astrophysique.
Nés des explosions cosmiques les plus violentes de l’univers, ces flashs de lumière très brefs (d’où leur nom de sursauts) se composent de photons extrêmement énergétiques (ceux constituant les rayons gamma). Mais leur fugacité les rend difficiles à observer.
Un record
En janvier 2019, plusieurs satellites, dont les télescopes spatiaux Fermi et Swift de la Nasa, ont capté un tel signal d’un niveau d’énergie proprement incroyable, et encore jamais observé : un téra-électronvolt, soit une énergie 1.000 milliards de fois plus élevée que celle de la lumière visible ! Plusieurs autres télescopes, dont Hubble, ont alors pointé dans la direction indiquée pour étudier ce flash sous toutes les coutures. Trois articles dans la revue « Nature » détaillent les résultats de cette observation inédite.
Ondes gravitationnelles : la traque s’organise
Le sursaut gamma détecté a été provoqué par l’explosion d’une étoile située au centre d’une galaxie distante de 5 milliards d’années-lumière. En explosant, l’étoile a éjecté autour d’elle de la matière à une vitesse prodigieuse : 99,999 % de la vitesse de la lumière. Le sursaut gamma lui-même a résulté du choc entre cette matière si violemment et rapidement éjectée avec le gaz environnant l’étoile agonisante.