Dans le continent, la culture agricole familiale est tenue essentiellement par des femmes. Mais, au niveau industriel, elles restent à la traîne.
Il est reconnu que les femmes africaines sont le pilier des économies rurales, dans beaucoup de pays. 80 à 85 % de la population totale vivent dans les milieux ruraux, en grande partie en dehors de l’économie monétaire. Pourtant, certains responsables politiques négligent la contribution des femmes aux échanges et les défis auxquels elles font face. Ce manque de considération découle, en partie, de l’absence de données et d’informations sur la place des femmes dans le commerce en Afrique, mais aussi de la sous-représentation des petits commerçants et producteurs ruraux dans les échanges techniques et les instances politiques. Les hommes et les femmes jouent des rôles complémentaires. Ils partagent les tâches relatives à la production vivrière, à l’élevage, à la pêche, à l’entretien et à l’utilisation des forêts. Parfois, ils ont des tâches et des responsabilités totalement différentes, à l’égard de certaines cultures et activités de pêche et de l’exploitation des forêts. Là où l’agriculture à grande échelle a été introduite, ce sont les hommes qui ont tendance à s’en charger, surtout si elle est très mécanisée. Les femmes, elles, se replient, de plus en plus, sur la production alimentaire familiale et la culture de rapport à petite échelle, à l’aide des technologies rudimentaires. Elles représentent une large proportion de la main-d’œuvre agricole des plantations.
Femme, propriétaire terrien
Au Kenya, il existe une loi autorisant les femmes à devenir propriétaire terrien, au titre de chef de famille. Malheureusement, quand un couple marié se sépare, aucun texte n’indique qui gardera les terres. Les titres de propriété, étant établis au nom de l’homme, les biens lui sont en général attribués. En outre, une femme sans enfant n’a aucun droit de propriété. On considère que cette situation a un effet dissuasif qui empêche les femmes de tirer pleinement profit des opportunités créées par le commerce, coupant ainsi l’herbe sous le pied des pays africains, qui cherchent à faire des échanges commerciaux, un moteur de croissance, d’emploi et de réduction de la pauvreté. La productivité agricole en Afrique est encore à la peine. Rares sont les États qui ont respecté les engagements pris il y a dix ans, quand chefs d’États et de gouvernements avaient promis dans la déclaration de Maputo, d’allouer au moins 10% de leur budget national à l’agriculture. Parmi les freins à la productivité, il y a le manque de financement, mais aussi, le peu de place laissé aux femmes, qui constituent, pourtant, l’essentiel de la force de travail dans l’agriculture africaine. Les pays africains ont un énorme potentiel commercial, tant sur le plan mondial qu’au niveau régional. Le rôle des échanges régionaux en Afrique est crucial en ce qu’il peut contribuer à la réduction de leur dépendance vis-à –vis de l’importation. Les décideurs doivent tenir compte de main-d’œuvre féminine, car elle apporte beaucoup au développement du continent, pensent certains spécialistes.