DANS le projet de loi de finances 2016, l’État avait prévu 16.5 milliards de francs notamment pour l’électrification du chef-lieu de l’Équateur, Mbandaka. Mais, rien n’est venu. Puis 3.5 milliards en 2017, pas de réalisation non plus. Cette fois sera probablement la bonne. Selon Jean-Marie Ingele Ifoto, le ministère de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, il s’agit de l’installation des premières centrales solaires pour une production de l’électricité à hauteur de 45 KW. Cependant, il ne cite pas nommément les neuf capitales provinciales qui seront éclairées en énergies renouvelables.
Un projet de Proton ?
Par ailleurs, des observateurs rappellent que ce projet a été présenté, il y a un peu plus d’une année, en juillet 2017, à Bruno Aubert Tshibala, 1ER Ministre, par une délégation de l’entreprise Proton. Parmi les chefs-lieux des nouvelles provinces issues du démembrement de 2015, Proton avait ciblé, outre Mbandaka, les villes de Boende, Buta et Inongo.
L’objectif de Proton était d’alimenter au solaire 11 chefs-lieux des nouvelles provinces à court terme. L’entreprise comptait premièrement électrifier les bâtiments publics de l’État dans tous ces chefs-lieux. Et en second lieu, passer au forage pour donner de l’eau aux populations de ces villes. Renseignement pris à la Direction générale des impôts (DGI), la société Weast Trading opère dans le commerce général ainsi que dans l’import-export. En 2014, déjà, Weast Trading avait remporté le marché d’installation des panneaux solaires dans 160 Zones de santé et 8 Unités de suivi & évaluation de ces panneaux.
Il sied cependant de rappeler que la province de Kwango devrait conclure un partenariat avec la firme Keywell Solution Italia pour la construction des centrales photovoltaïques et la répartition de la production de ces centrales. Au total, 100 MW seront produits pour alimenter en énergie électrique les villes de Kenge et Kasongo-Lunda (25 MW chacune), les cités de Kahemba et Feshi (20 MW) et la bourgade de Popokabaka (10 MW).
La phase initiale du projet débutera par l’électrification du chef-lieu, Kenge, dont la centrale photovoltaïque sera construite à 7 km au Nord de la ville, dans la localité de Kingoma, chefferie de Pelende-Nord. Keywell Solution Italia n’a pas cependant annoncé la date du début des travaux ni leur durée, faute de convergence des vues avec l’administration provinciale. Le développement socioéconomique de la province du Kwango en particulier, et de toute l’ancienne province de Bandundu en général, piétine faute d’énergie électrique, alors que la province dispose d’une population plutôt active et essentiellement tournée vers les activités agropastorales.
Du solaire pour les minings
La Société nationale d’électricité (SNEL) dispose également d’un projet qui consiste à alimenter en énergie les entreprises minières du Haut-Katanga à partir de la centrale photovoltaïque de Shilatembo, un village situé à près de 50 km de Lubumbashi, dans le territoire de Kambove. Pour mémoire, c’est là que le tout premier 1ER Ministre de la RDC, Patrice-Emery Lumumba, a été torturé, tué et plongé dans un bain d’acide par ses tortionnaires belges en septembre 1960. Fin septembre 2017, à la faveur des assises des maires des villes d’Afrique sub-saharienne et à la convention des maires pour le climat et l’énergie (COM-SSA 2030) qui se sont tenues à Lubumbashi avec l’appui de l’Union européenne, la SNEL SA a, en effet, convié les minings de la région à financer les travaux de la centrale photovoltaïque de Shilatembo.
Ancien directeur chargé de la gestion d’énergie électrique dans une entreprise minière (MMG) et ancien membre de la Commission énergie de la Chambre de mines/FEC avant sa nomination en juillet 2017 comme de DG de la SNEL, Jean-Bosco Kayombo, ingénieur civil électromécanicien, était plutôt favorable à l’aboutissement des négociations entre, d’une part, la FEC/Mines et la SNEL SA et la société Eskom, d’autre part, sur un contrat de fourniture du courant à la région minière de l’ex-Katanga.
Selon l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA), la biomasse est l’énergie renouvelable la plus abordable en moyenne (0,049 $/kWh), avec la géothermie et l’hydraulique (environ 0,058 $/kWh). L’éolien et le solaire restent les plus chers (respectivement 0,096 et 0,210 $/kWh).
Cependant, cette différence tend à s’atténuer : il y a eu des réductions des coûts remarquables depuis 2014 avec des projets exemplaires (comme en Afrique du Sud) aujourd’hui concurrentiels avec des projets issus des combustibles fossiles.
Après avoir pris part, fin avril2018, à Abu Dhabi, aux Émirats Arabes Unis, au Forum international de l’Alliance solaire internationale, le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques a installé, fin mai 2018, l’Institut national de l’énergie solaire (INES).