La production du café est encore loin du pic de 2015

out porte à croire que la situation sera moins bonne cette année comparée à celle de 2018 au cours de laquelle la RDC a produit 11 744 tonnes. Rien que pour le premier semestre de 2019, les données de la Banque Centrale du Congo indiquent qu’on est encore à 4 557 tonnes seulement.

DANS les détails, la production du café au cours du premier semestre de 2019 est de 1 432 tonnes pour le robusta et 3 125 tonnes pour l’arabica, selon le Bulletin statistique de la Banque Centrale du Congo (BCC). En 2018, la République démocratique du Congo a produit 11 744 tonnes, dont 5 415 tonnes pour le robusta et 6 329 tonnes pour l’arabica. Ces dix dernières années, le pic de production du café congolais a été enregistré en 2015, avec 18 116 tonnes : 2 887 tonnes pour le robusta et 15 229 tonnes pour l’arabica. 

En juin 2018, le gouvernement a organisé un forum à Kinshasa en vue de « faire un diagnostic complet de la situation du café et du cacao ». Deux filières agricoles dont le pays veut promouvoir la compétitivité et les exportations de produits. Organisée par le ministère de l’Agriculture, en partenariat avec le ministère du Commerce extérieur, l’Office national du café (ONC), l’Office de gestion du fret multimodal (OGEFREM), le Fonds de promotion de l’industrie (FPI), l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), Trade Mark East Africa et la Fédération des entreprises du Congo (FEC), cette rencontre de trois jours avait justement pour thème central : « La relance des filières café et cacao de la RDC pour l’amélioration de la productivité, de la qualité, de la commercialisation et du climat des affaires ».

Les assises visaient notamment à « faire les états-généraux des filières caféière et cacaoyère, et à formuler des recommandations pour la compétitivité et la promotion des exportations du café et du cacao congolais ». Pour ce faire, producteurs, exportateurs, transformateurs et distributeurs du secteur, mais aussi gouvernements central et provinciaux, partenaires techniques et financiers (PTF), instituts de recherches agronomiques, ambassades des pays consommateurs, institutions financières… se sont regardés dans les yeux et ont débattu de la question sans détours.

Tout a été passé au peigne fin : la problématique de la production, la recherche, la transformation, les infrastructures, la sécurité, la certification, la normalisation, le marketing, et les opportunités des marchés. Mais aussi le financement, l’investissement, l’environnement des affaires (fiscalité et parafiscalité), le partenariat public-privé, l’autonomisation, la prise en charge des femmes productrices et exportatrices de café et de cacao. Ou encore l’organisation de l’exposition des produits des entreprises du secteur…

Les objectifs 

Un an après, il est toujours question de « recenser et identifier tous les producteurs et exportateurs dans ces deux filières sur toute l’étendue de la République et les regrouper au sein du comité professionnel de la FEC », pour en constituer un répertoire et assurer leur encadrement, la défense et la promotion de leurs intérêts auprès des pouvoirs publics et des organisations régionales et internationales. Il s’agit aussi de « renforcer les relations de partenariat public-privé afin de créer un climat serein des affaires, susceptible d’attirer beaucoup d’investisseurs dans ces filières », pour relever le niveau de leur contribution au budget de l’État. Il s’agit également de « créer un cadre de dialogue et d’échange d’expériences » entre les opérateurs économiques producteurs, exportateurs, d’une part, et entre ces derniers et les services de l’État intervenant dans ces filières, d’autre part.

Aujourd’hui, différents problèmes entravent encore la production, la transformation, la certification biologique, la recherche agronomique et l’exportation de café et de cacao. Il va falloir y trouver des solutions pragmatiques. 

Dans tous les cas, il s’agit d’« assurer l’exposition et la promotion du café et du cacao pour stimuler la population à consommer les produits agricoles locaux » ; d’« encourager les producteurs et les transformateurs locaux à contribuer à l’autosuffisance alimentaire, à la création d’emplois ainsi qu’à l’amélioration des conditions de vie de la population congolaise » ; mais également d’« inciter le gouvernement à mettre en œuvre des stratégies de développement de manière à relancer la transformation par ces deux filières afin de contribuer à la réhabilitation de la RDC à sa place de producteur et exportateur de café et de cacao dans la région de l’Afrique centrale ».