Le potentiel minier congolais vaut-il 24 000 milliards ou 4 000 milliards de dollars ?

La RDC, dit-on depuis l’époque de l’État indépendant du Congo, est un vrai scandale géologique. Elle regorge presque toutes les substances minérales. Sans conteste, elle est parmi les pays les plus riches de la planète, potentiellement parlant. Mais que vaut le sous-sol de la RDC ? Valery Noury, journaliste au magazine londonien  New African, avait avancé en 2010  dans un article intitulé « la ruée vers le coltan » la somme astronomique de 24000 milliards dollars pour évaluer le potentiel minier du pays. Selon l’auteur, la RDC avec notamment 10% des réserves mondiales de cuivre, plus de 50% des réserves mondiales de cobalt, 30% des réserves mondiales des diamants et 70% des réserves de coltan, a bien plus de richesses que l’Arabie saoudite avec ses réserves de pétrole estimées à 18 000 milliards dollars.

Bataille de chiffres

En 2010 cela correspondait aux Produits intérieurs bruts (PIB) combinés des États-Unis et de L’Union européenne. Mais en l’absence d’études géologiques pour étayer cette affirmation, plusieurs intellectuels ont contesté ce montant de 24 000 milliards dollars comme valeur potentielle de nos ressources minérales. Non pas que cela est faux mais parce que cela n’est prouvé par aucune étude. Au nombre des personnalités qui ont mis en doute cette rondelette somme, figure Léonide Mupepele, il  table pour sa part, sur 4 000 milliards dollars comme valeur des réserves minières en RDC,  en se fondant sur actualisés de la recherche géologique. En effet, souligne-il, la RDC dispose de 92 millions de tonnes de cuivre, principalement constituées par les gisements de Tenke Furgurume Mining (TFM) , filiale de l’américain Free Port MacMoran et de Kamoa, (filiale du canadien Ivanohoe) au Katanga. «Avec une production de 1500.000 tonnes par an, la durée de vie des mines du Katanga est de soixante et un  ans» estime-il. Pour le cobalt, Mupepele avance les chiffres de 6,5 millions de tonnes pour une durée de vie de soixante-cinq ans avec une production de 100 mille tonnes par an. Quant au fer il y en a pour plus de 19 millions de tonnes des réserves dont la durée de vie est de quatre-vingt-seize ans si la production était portée à 200 000 par an. Pour le métal jaune, les réserves se situe autour de 1,5 milliard de tonnes. Elles arriveraient à épuisement après quarante-sept ans pour une production de 32 tonnes annuellement. Quant au diamant, ses réserves sont évaluées à 145 millions de carats qui s’épuiseront dans neuf ans si la production était portée à 17 millions chaque année. C’est presque la même durée pour les réserves de coltan, qui sont évaluées à 10 000 tonnes. Avec une production de 1 250 tonnes, il faudra juste huit ans pour les épuiser. Pour la cassitérite, ses réserves sont quantifiées à 327 000 tonnes dont la durée de vie est de vingt-et-un ans avec une production annuelle de 15 000 tonnes l’an. D’autres gisements plus riches en substances minérales peuvent être  et seront certainement découvertes. Mais, les études géologiques  des multinationales n’ont jusqu’ici prouvé que ces quantités-ci. En considérant ces chiffres, la RDC est  déjà dans un tournant, car ses réserves connues vont bientôt s’épuiser. Elle est déjà de plain-pied dans l’après-mines. D’où la nécessité de la formulation d’une politique adéquate pour prévenir le syndrome de Tshikapa. Parallèlement, un accent doit aussi être mis sur une nouvelle campagne de prospection.