Sylvestre Ilunga galvanise ses ministres pour maintenir l’effort d’encadrement des finances publiques

Prudence et pas d’optimisme inconsidéré, tels sont les conseils que le chef de l’exécutif a donnés sous forme d’instructions aux membres du comité de conjoncture économique du gouvernement lors de leur réunion hebdomadaire de la semaine dernière.

EN RAISON de l’agenda chargé de Sylvestre Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre, la séance de travail qui se tient traditionnellement le mardi, a eu lieu mercredi 8 juillet à la primature. Le 1ER Ministre a réuni autour de lui quelques ministres (Budget, Plan, Emploi, Travail et Prévoyance sociale, Économie nationale, Commerce extérieur, Mines, Finances), le gouverneur de la Banque centrale, l’administrateur délégué de la Fédération des entreprises du Congo/FEC et le secrétaire exécutif de l’Association nationale des entreprises publiques/ANEP pour apprécier la conjoncture économique. 

Selon le compte-rendu de la réunion qui a été fait par Jean Baudouin Mayo Mambeke, le vice-1ER Ministre, ministre du Budget ; Élysée Munembwe Tamukumwe, la vice-1ER Ministre, ministre du Plan, a présenté la note de conjoncture économique. Pour sa part, Willy Kitobo Samsoni, le ministre des Mines, a fait le point de la situation dans le secteur minier. Il s’en est dégagé que l’économie mondiale se reprend grâce aux « différentes mesures de dé-confinement dans beaucoup de pays ». Par exemple, le gouvernement observe « avec satisfaction » quelques embellies, notamment des cours de nos principaux produits miniers. Le cuivre, par exemple, a encore atteint la barre de 6 000 dollars la tonne métrique… 

Situation fragile

Mais « c’est toujours fragile étant donné que certains pays qui ont dé-confiné, reconfinent à nouveau », a souligné Jean Baudouin Mayo, parce que, d’après lui, « la situation continue à être dominée par les effets pervers de la Covid-19 ».

Sur le plan interne, a-t-il poursuivi, des efforts ont été consentis. La conséquence est qu’« on observe une forte décélération du rythme de formation des prix et l’arrêt de la dégringolade du taux de change ». Et donc, a insisté le ministre du Budget, « les efforts doivent être fournis par le ministre du Budget et celui des Finances en rationalisant les paiements pour réduire le stock des encours [montant des engagements financiers en cours] budgétaires qui traînent au niveau de la Banque centrale ».

Au vu du tableau qui a été dressé, le 1ER Ministre a donné « des conseils » aux membres du comité de conjoncture économique du gouvernement pour ne pas se laisser par ces signes positifs. Au contraire, il leur a demandé de poursuivre « l’effort d’encadrement des finances publiques qui restent encore fragiles à cause de l’environnement dominé par les effets pervers de la Covid-19 ». 

C’est dans cette optique que Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, a été chargé de « préparer l’évaluation des mesures gouvernementales prises pour faire face à ces effets ». Cette évaluation permettra d’apprécier « quelles mesures prolonger et quelles autres mesures arrêter ». Bref, le gouvernement tient bien « sa pagaie », l’expression est de Mayo Mambeke. 

Auparavant, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a réuni le lundi 6 juillet à la primature les ministres du Budget et des Finances, le vice-gouverneur de la Banque centrale, et le secrétaire du gouvernement. La séance de travail a porté sur l’appui budgétaire de 200 millions que la Banque mondiale apporte à la République démocratique du Congo. Le ministre du Budget a précisé qu’« il y a des préalables » à remplir avant d’en bénéficier. Cette réunion a permis de faire l’évaluation de ces préalables, a-t-il indiqué, afin de pouvoir présenter une note au Conseil des ministres. Ces préalables sont au nombre de 10. D’après José Sele Yalaghuli, le ministre des Finances, quatre actions préalables sont déjà réalisées, les six autres devront être préparées et finalisées. 

Elles visent l’atténuation de l’impact sanitaire du Covid-19 la sécurité alimentaire ; la protection des moyens de subsistance à travers l’amélioration de la résilience de la société et de l’économie ; le maintien d’une gestion adéquate des finances publiques et la préparation de la reprise. Ces trois piliers et ces dix actions préalables seront soumis rapidement à l’approbation de la Banque mondiale.