2020 n’aura pas été perdue pour tout le monde

Au cours de l’année dernière, la communauté mondiale a mutualisé ses forces pour surmonter un nouveau défi majeur auquel l’humanité est confrontée : la pandémie de Covid-19.

MALGRÉ les obstacles auxquels le monde a été confronté au cours de l’année 2020, les gens et les entreprises ont réussi à s’adapter à la nouvelle réalité.  Si la crise rend les pauvres plus pauvres, une fois de plus, les riches ont, quant à eux, dépassé des niveaux de richesse inégalés. Alors que l’on traverse probablement la pire crise sanitaire et économique de ce siècle, on se rend compte au bilan (presque) final, que ça n’aura pas été la catastrophe pour tout le monde. 

Le classement des plus riches aura été nettement bouleversé en 2020, non parce qu’ils sont devenus moins riches, mais parce qu’ils sont devenus immensément riches. Des chiffres qui donnent le tournis et font prendre de conscience qu’il y a des choses qui ne changeront jamais.  

Année en or 

Une crise ? Quelle crise ? En dépit de la baisse spectaculaire du PIB presque partout dans le monde, la plupart des milliardaires ont vu grossir leur patrimoine en 2020. La planète compte même désormais cinq centimilliardaires. Selon l’évaluation quotidienne de Bloomberg, Jeff Bezos reste l’homme le plus riche du monde avec 192 milliards de dollars. Le fondateur d’Amazon a profité des multiples confinements imposés dans les États affectés par l’épidémie de Covid-19. L’action du groupe, dont il détient 10 % du capital, s’est envolée l’année dernière (+78 %). Avec une fortune estimée à 167 milliards de dollars, Elon Musk arrive derrière, suivi par Bill Gates (131 milliards de dollars), Bernard Arnault (115 milliards de dollars) et Mark Zuckerberg (103 milliards de dollars). Pour le fondateur de Tesla, l’année 2020 aura été doublement bénéfique. Non seulement son entreprise n’est plus un gouffre financier, mais sa fortune a progressé de 140 milliards de dollars. Jamais aucun homme n’était parvenu jusqu’alors à s’enrichir autant en si peu de temps. Elon Musk qui détient 21 % de Tesla a profité de l’engouement des investisseurs pour la première marque mondiale de voitures électriques. L’action Tesla a été le plus demandée sur les marchés l’année dernière et son cours a progressé de 730 % sur un an.  

Hormis Elon Musk, un autre milliardaire est sorti du lot. Sa fortune a augmenté de 70,9 milliards de dollars et pourtant il est quasiment inconnu hors de Chine. Zhong Shanshan a ravi à Jack Ma le titre de Chinois le plus riche du monde. À la différence du fondateur d’Alibaba, qui n’est plus vraiment en odeur de sainteté dans son pays, cet entrepreneur n’a pas de problèmes particuliers avec le parti communiste chinois. Zhong Shanshan abreuve le pays. Il a fait fortune en misant sur l’eau. Nongfu Spring vend des bouteilles par milliards.  Le parcours professionnel du nouvel homme le plus riche de Chine fait rêver une bonne partie de ses compatriotes. Il a débuté sa carrière comme ouvrier du bâtiment, s’est reconverti dans le journalisme avant de créer son entreprise. Zhong Shanshan dirige également un laboratoire pharmaceutique qui produit des vaccins et travaille sur un spray nasal contre le Covid-19. Du côté des femmes milliardaires, l’année 2020 aura été riche en rebondissements. Françoise Bettencourt Meyers avait cédé à MacKenzie Scott son titre de femme la plus riche du monde en septembre. Elle l’a aujourd’hui récupéré avec une fortune évaluée par Bloomberg à 76 milliards d’euros. Largement plus que l’ex-épouse de Jeff Bezos (59,1 milliards de dollars) qui a fait beaucoup de dons l’année dernière. Elle s’est délestée de 4 milliards de dollars dont ont profité 384 associations. Et elle ne risque pas de devancer à nouveau l’héritière de L’Oréal. MacKenzie Scott s’est en effet engagé à donner au moins la moitié de sa fortune de son vivant ou dans son testament.

La Chine, toujours la Chine

L’agence de notation Fitch a relevé à 8 % ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Chine pour 2021, contre 7,7 % lors de sa précédente prévision en septembre 2020. « Cela serait bien supérieur à notre estimation du potentiel de croissance à long terme de la Chine d’environ 5,5 %, mais c’est tout à fait réalisable à partir d’une base aussi basse en 2020 », ont indiqué les analystes Brian Coulton et Pawel Borowski dans leurs prévisions. Cette réévaluation fait suite à l’augmentation de la demande intérieure et aux attentes concernant le déploiement de vaccins contre le nouveau coronavirus dans le monde, selon la chaîne américaine d’informations économiques CNBC, repris par Xinhua, l’agence chinoise de presse.

Les données montrent une reprise significative de la consommation chinoise ces derniers mois, notamment dans la restauration et d’autres activités impliquant des rassemblements sociaux, selon Fitch. L’économie chinoise devrait connaître une croissance de 2,3 % cette année, selon Fitch, après une contraction de 6,8 % au premier trimestre en raison de la pandémie de nouveau coronavirus. D’après CNBC, Fitch prévoit également une contraction de la croissance mondiale de 3,7 % en 2020, ce qui est légèrement mieux que la baisse de 4,4 % prédite en septembre dernier, tandis que le PIB mondial devrait croître de 5,3 % cette année.

D’ailleurs, le Wall Street Journal (WSJ) a indiqué que la reprise de l’activité économique en Chine en novembre 2020 confère à la deuxième économie du monde une « position renforcée ».

Les indicateurs majeurs, tels que la production industrielle, l’investissement et la consommation, ont tous progressé à un rythme accéléré dans ce pays le mois dernier, confortant la croissance de l’emploi et générant une baisse du taux de chômage, a indiqué le WSJ. La production industrielle chinoise a gagné 7 % en novembre 2020 par rapport à l’année précédente, ce qui représente son plus fort taux de croissance en plus de deux ans… Cette croissance marque une accélération par rapport à celle de 6,9 % enregistrée en octobre.

De plus, le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et d’autres institutions internationales ont aussi publié des rapports montant que l’économie mondiale connaîtra une contraction cette année en raison de la pandémie de Covid-19, et que la Chine sera la seule grande économie à enregistrer une croissance positive.