Les produits agricoles les plus consommés en RDC comme le riz ou le maïs sont importés à 60 %. Cette révélation de l’Institut national des statistiques (INS de la RD Congo) faite dans un rapport le mois dernier démontre à suffisance la faiblesse de la production nationale agricole à nourrir les consommateurs. D’où, le recours à l’importation pour faire face à la demande sur le marché. Pourquoi donc ne pas consacrer plus de ressources financières nationales à l’amélioration de la production agricole nationale ? C’est ici le lieu d’exhorter les institutions politiques nationales en l’occurrence le gouvernement et les deux chambres du Parlement national (Assemblée nationale et le Sénat) à augmenter le budget alloué au secteur de l’Agriculture et du Développement rural.
En revoyant à la hausse le budget consacré au secteur de l’Agriculture, l’Etat congolais n’aura qu’à respecter les engagements librement consentis par lui. Parmi ces engagements, il y a les accords de Maputo qui demandent à tous les Etats africains signataires de consacrer 10 % de leur budget national au secteur de l’Agriculture. Sur les 7 milliards USD du budget de l’exercice 2012, l’agriculture aurait dû bénéficier d’environ 700 millions USD. Mais, l’Agriculture et le Développement rural – les deux secteurs forment aujourd’hui un seul ministère en RDC- n’ont guère dépassé les 1.75 % du montant global du budget annuel de l’Etat congolais pour l’exercice budgétaire 2011 par exemple ! Il s’avère par conséquent urgent pour le gouvernement et le Parlement, autorité budgétaire de revoir à la hausse les recettes destinées à couvrir les dépenses de l’Agriculture. En ce mois de la session budgétaire à l’Assemblée nationale, les députés nationaux rendraient service à la Nation en améliorant ces recettes allouées au secteur agricole et du développement rural.
Des pistes de solution
Les 30 millions USD alloués par le gouvernement à la campagne agricole 2013 nous semblent en outre bien insuffisants pour justement produire en grande quantité les produits alimentaires. Pour nombre d’observateurs, ce montant risque de ne pas suffire pour les dépenses relatives à la distribution des semences auprès des paysans dans les 11 provinces de la RDC de même que les dépenses de maintenance des tracteurs agricoles.
Le gouvernement et ses partenaires au développement ont, en outre, l‘obligation de veiller au décaissement, à temps, des fonds destinés au secteur agricole. Du reste, des experts du gouvernement reconnaissent eux-mêmes la lourdeur des procédures de décaissements des fonds et de la passation des marchés publics au bénéfice de l’agriculture. Des chiffres illustrent ce défi lié au décaissement des fonds. Un expert du ministère de l’Agriculture cité par la presse, il y a peu, faisait état de 100 millions USD débloqués pour l’exercice 2011. Cela pour un budget attendu de 217 millions USD. Donc, seulement 40% du budget attendu. Avec un budget maigre comme on peut s’en rendre compte, comment peut-on faire face aux dépenses liées à la production vivrière et maraichère de même qu’à la production halieutique ?
En cas de non amélioration du budget alloué à l’agriculture pour le prochain exercice, il y a fort à parier que la contribution du ministère de l’Agriculture à la croissance économique de la RDC et à la stabilité macroéconomique risque demeurer un vœu pieux. Des actions visant la vaccination de petits ruminants, l’approvisionnement des milieux ruraux en eau potable ou l’appui aux paysans en intrants agricoles n’aboutiront sûrement pas ou peu. Du reste, à cause de la modicité des ressources financières, les campagnes de vaccination contre la peste de petits ruminants ont du plomb dans l’aile. Elles s‘exécutent avec difficultés à travers notamment les villages du Bandundu. Les équipes des vaccinateurs se plaignent de modicité de leurs primes comme du manque de collaboration des propriétaires des bêtes à vacciner.