Six grands groupes américains de la technologie pressent le Congrès de contrôler davantage la NSA, l’agence chargée d’intercepter les communications, en exigeant plus de transparence sur la surveillance et plus de protection de la vie privée.
«De nombreuses inquiétudes ont émergé aux Etats-Unis et à l’étranger au sujet des récentes révélations sur la surveillance», font valoir Google, Apple, Microsoft, Facebook, Yahoo! et AOL dans une lettre envoyée jeudi à des responsables des commissions de la Justice de la Chambre et du Sénat.
Depuis les premières révélations sur les programmes américains de surveillance de l’Agence de sécurité nationale (NSA), ces sociétés multiplient les initiatives pour faire valoir leur bonne foi.
Accusés d’avoir fourni des milliers de données numériques sur des internautes, Google, Yahoo! et Facebook se sont même pourvus en justice pour pouvoir en dire davantage sur les demandes de renseignement qu’ils reçoivent des autorités américaines.
Plus de transparence, expliquent ces entreprises dans cette lettre, «permettrait de faire mentir les accusations erronées selon lesquelles les agences de renseignement ont un accès direct à nos serveurs ou encore que nous participons aux opérations de collectes massives de données sur internet».
«La transparence est une première étape essentielle pour un débat public éclairé mais il est certain qu’il faut en faire davantage», ajoutent-ils. «Nous estimons que les pratiques de surveillance du gouvernement devraient également être réformées par des protections supplémentaires de la vie privée et un contrôle accru de ces programmes».
Cette lettre est arrivée quelques jours après de nouvelles révélations sur l’interception de données de centaines de millions d’utilisateurs de Google et Yahoo! en dehors des Etats-Unis depuis les fibres optiques utilisées par les géants d’internet. Yahoo! et Google s’étaient indignés de ces nouvelles révélations, assurant ne pas être impliqués dans ces interceptions.
Jeudi, la commission du Renseignement du Sénat américain a validé un timide projet de réforme des lois encadrant les activités de surveillance des services de renseignement, première étape d’une longue procédure parlementaire.
Des mesures viseraient à augmenter la transparence, en forçant par exemple les services de renseignement à signaler au Congrès toute violation de la loi par leurs analystes.
Mais le texte ne mettrait pas fin à la collecte de l’ensemble des données d’appels téléphoniques passés via les opérateurs américains (numéros appelés, horaires, durées des appels, mais pas d’enregistrement des conversations) par la NSA, qui fut le premier programme révélé par Edward Snowden en juin.