L’État a gagné plus de 1 milliard de francs, soit plus de 1,09 million de dollars en 2016 sur les jeux du hasard. Le ministère des Sports et des Loisirs qui gère les entreprises ludiques, escompte percevoir en 2017, plus de 1,2 million de dollars. Banco Foot, Parifoot, PMU, etc., les jeux du hasard montent en puissance non seulement dans la capitale mais aussi dans les grandes agglomérations de l’arrière-pays.
En 2016, la seule taxe ad valorem sur les gains des parieurs a rapporté à l’État : 888 823 348 FC, soit 186 % des réalisations, plus que certains ministères (services d’assiette), comme les ministères de la Communication et des Médias (105 957 812 FC), de la Culture et des Arts (255 482 509 FC), de la Prévoyance sociale (0 FC), du Plan (41 643 341 FC), de la Recherche scientifique (12 958 160 FC).
L’autre taxe à laquelle sont assujettis les entrepreneurs du secteur de jeux du hasard porte sur l’autorisation d’exploitation d’une entreprise de jeux du hasard. Les assignations y relatives, selon le ministère des Sports et des Loisirs, sont de l’ordre de 229,5 millions de FC, soit près de 180 % des recettes réalisées en 2016. Certes, au cours de l’exercice budgétaire écoulé, le ministère des Sport et des Loisirs n’a perçu que 126 millions de FC sur 271 558 366 FC des prévisions en 2016.
Mais ces recettes sont en croissance considérable par rapport à celles versées en 2015 au Trésor public par le ministère des Sports et des Loisirs via la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participation (DGRAD) qui étaient de 109,5 millions de FC.
Coulage des recettes
Mais il est étonnant, font remarquer des experts, que le ministère des Sports et des Loisirs qui constitue sous d’autres cieux à la fois un gros business et une source sûre des finances de l’État, n’atteigne guère ses assignations depuis quelques années. En 2016, par exemple, le taux de réalisation n’était que 47.4 %, soit 1,2 milliard de FC contre des prévisions de 2,7 milliards de FC. Le ministère des Sports n’a perçu que du menu fretin sur les droits de location des complexes sportifs (aires de jeu, tribunes, locaux, etc.), juste 46 750 FC, soit environ 50 dollars en 2015 contre des prévisions de 8.5 millions de FC. En 2016, quelque 53 806 FC, soit environ 60 dollars pour des prévisions de 8,3 millions de FC. Et pourtant, un richissime pasteur nigérian, Bishop Oyodepo, a loué le stade des Martyrs courant 2016, perturbant même le calendrier de la LINAFOOT.
Ni le ministère des Sports, ni la FECOFA, ni le gestionnaire du stade des Martyrs, encore moins la DGRAD, n’ont voulu avancer le moindre chiffre sur cette location. Un diacre de la Chapelle des Vainqueurs à laquelle appartient le pasteur a parlé « d’une somme considérable… des dizaines de milliers de dollars. », selon lui. Malgré les affiches omniprésentes de la société Vodacom et d’autres firmes comme Canal+, la taxe sur la publicité dans les stades nationaux n’a rapporté que 1.1 million de FC, soit 0,4 % de réalisation pour des prévisions de 240 millions de FC en 2016. En 2015 comme en 2016, aucun rond n’a été versé au Trésor public pour le compte des droits des transferts internationaux. Entre janvier et mars 2017, à l’époque du régime des crédits provisoires, sous Samy Badibanga, plus de 81 millions de FC sont quand même tombés dans les caisses de l’État.
Curieusement, dans le budget 2017, le ministère des Sports dirigé actuellement par Papy Nyango, un élu de l’opposition dans l’ex-Bandundu, aucun franc n’est prévu à titre de transferts des athlètes à l’international.
Les prévisions globales du ministère des Sports et des Loisirs pour 2017 se chiffrent à 2 366 078 184 FC, soit un peu plus de 1,6 million de dollars ; plus de 70 % des prévisions, soit 1 846 918 590 FC (1.2 million de dollars) sont assurés par deux principales taxes évoquées ci-haut auxquelles sont assujetties les entreprises ludiques. L’autre taxe qui rapporte de substantiels revenus porte sur l’agrément des établissements des loisirs: 171 503 887 FC. Si l’on ne s’en tenait qu’aux considérations financières, Papy Nyango serait plutôt ministre des Loisirs, ensuite des Sports. Mais il est une donne dans ce portefeuille non négligeable: l’apport financier du Comité international olympique ou encore des instances sportives internationales à différentes fédérations, pour lequel la signature du ministre des Sports constitue le précieux sésame qui ouvre aux fédérations la porte d’obtention des appuis budgétaires.
Du temps où le professeur Mukoko Samba était ministre du Budget, il s’est employé à canaliser ces appuis financiers internationaux vers le Trésor public afin que la DGRAD capte les droits dus à l’État. Hélas, sa démarche s’est heurtée à des intérêts égoïstes, certaines fédérations étant dirigées, a-t-on appris, par des personnalités proches des hauts placés dans l’appareil de l’État.